Objectif Les tentatives de suicide (TS) violentes, notamment les TS par saut dans le vide, conduisent fréquemment à des hospitalisations non psychiatriques. Les caractéristiques associées à la durée de séjour chez ces patients sont mal connues. L’objectif de cette étude est de rechercher si, chez des patients hospitalisés pour des soins non psychiatriques après une TS par saut dans le vide, certaines caractéristiques socio-démographiques et cliniques sont associées à la durée de séjour.

Méthode Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée à partir des données de patients hospitalisés à l’Hôpital Européen Georges Pompidou entre 2008 et 2016 dans les suites d’une TS par saut dans le vide. Les diagnostics psychiatriques principaux ont été effectués selon la Classification Internationale des Maladies, 10^e révision. Les données socio-démographiques et cliniques ont été recueillies à partir du dossier informatisé du patient. Des modèles linéaires généraux ont été utilisés pour étudier les facteurs associés à la durée de séjour.

Résultats La population finale comprend 225 patients consécutifs (42 % ayant un trouble psychotique (code F2), 26 % un trouble de l’humeur (code F3) et 32 % aucun de ces deux diagnostics). Plusieurs caractéristiques sont associées à la durée de séjour, notamment un diagnostic de trouble psychotique (+ 15 jours) ou de confusion (+ 17 jours). A l’inverse, une admission en soins psychiatriques à l’issue des soins somatiques tend à être associée à une diminution de la durée de séjour (- 15 jours).

Conclusion Certaines caractéristiques psychiatriques, tels que le diagnostic de trouble psychotique ou l’admission en soins psychiatriques à la sortie, sont associées à la durée de séjour chez les patients hospitalisés dans les suites d’une TS par saut dans le vide. Ces résultats suggèrent qu’il existe des disparités dans la prise en charge médicale des patients ayant un trouble psychiatrique sévère.