Influence de l’anxiété-trait sur les biais attentionnels envers les stimuli à valence négative : une étude en oculométrie - 29/05/20
Résumé |
Il est désormais reconnu que les processus émotionnels influencent la perception visuelle par le biais de facteurs exogènes (propres aux stimuli visuels) et endogènes (propres à l’individu) [1]. Parmi les facteurs endogènes, l’anxiété-trait, qui correspond à la propension à vivre fréquemment des états anxieux au quotidien, serait associée à un biais attentionnel se manifestant par un traitement privilégié des informations négatives par rapport aux informations neutres [2]. Toutefois, les mécanismes à l’œuvre dans ce biais demeurent méconnus [3]. L’objectif de cette étude était donc de déterminer si l’influence de l’anxiété-trait porte sur l’orientation initiale de l’attention et/ou sur l’engagement attentionnel précoce ou plus tardif. Pour ce faire, 42 participants, dont l’anxiété-trait a été évaluée, visualisaient des paires d’images de scènes naturelles (une déplaisante et une neutre) présentées de part et d’autre de l’écran et devaient indiquer la localisation d’une cible (un point noir) qui remplaçait ces paires et apparaissait soit à la position précédente de l’image négative (essais congruents) soit à la position précédente de l’image neutre (essais non congruents). L’un des résultats principaux indiquait que l’anxiété-trait était significativement associée à un biais attentionnel se manifestant par des fixations plus fréquentes sur les images négatives que sur les images neutres après l’orientation initiale et l’engagement précoce de l’attention et sans influence de l’anxiété sur le temps effectif passé à regarder ces images. Cette étude suggère donc que plus un individu présente un niveau d’anxiété-trait élevé, plus il a tendance à engager et désengager fréquemment son attention face à des informations négatives. Elle ouvre des perspectives intéressantes dans l’exploration des mécanismes sous-jacents aux biais attentionnels associés aux troubles anxieux et aux troubles liés aux traumatismes et aux facteurs de stress, dont l’anxiété-trait est un facteur de vulnérabilité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Attention, Emotion, Oculométrie, Anxiété
Vol 1 - N° S
P. S143-S144 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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