Corrélats psychopathologiques et cognitifs de l’hyperactivité physique dans l’anorexie mentale. - 29/05/20
Résumé |
Introduction Dans l’anorexie mentale (AM), la restriction alimentaire s’associe généralement à une hyperactivité physique (HA), qui semble s’aggraver parallèlement aux altérations cognitives de la maladie, comme la rigidité cognitive et la distorsion de l’image corporelle. Notre objectif est de comprendre le lien entre HA, dimension complexe évaluée par plusieurs instruments, et altérations cognitives et psychopathologiques de l’AM.
Méthodes 40 patients avec AM et 26 contrôles ont été évalués sur les dimensions de l’AM (EDI-2), le plan thymique (HADS), la flexibilité mentale (Trail Making Test-TMT, Brixton test) et la distorsion de l’image corporelle (Silhouettes de Moussally). L’HA a été évaluée qualitativement par l’Exercise Addiction Inventory (EAI), et quantifiée par le Godin Leisure Time Questionnaire (GLTQ) et un holter ECG sur 72 heures en continu. Corrélations et régressions linéaires ont été effectuées séparément dans les deux groupes pour identifier les variables spécifiquement corrélées à l’HA dans l’AM.
Résultats Chez les patients AM on retrouve une corrélation entre EAI et sous-échelles « perfectionnisme » et « ascétisme » à l’EDI-2, sous-score « dépression » à l’HADS, et IMC minimum atteint dans l’histoire de la maladie (p < 0,05), et une corrélation presque significative entre EAI et score TMT b-a (p = 0,07). Chez les contrôles le score EAI corrèle avec les sous-échelles « conscience intéroceptive » et « désir de minceur » à l’EDI-2 (p<0,05). Le meilleur prédicteur de l’addiction à l’exercice physique dans l’AM est l’IMC minimum atteint (p = 0,025). Le score GLTQ est corrélé à la différence IMC perçu-réel et au nombre d’erreurs au test de Brixton chez les patientes, où l’activité physique objectivement mesurée corrèle avec la sous-échelle « inefficacité » à l’EDI-2 et les erreurs au test de Brixton (p < 0,05). Ce dernier est le meilleur prédicteur de l’amont d’activité physique objectivement mesurée (p = 0,05). Chez les contrôles, la mesure objective de l’activité physique corrèle négativement avec la différence IMC perçu-réel (p < 0,05).
Discussion L’HA peut représenter une spécificité cognitive et entretenir un cercle vicieux avec les altérations cognitives et psychopathologiques caractéristiques de l’AM (rigidité cognitive, distorsion de l’image corporelle). Cela souligne la nécessité d’une prise en charge de ce symptôme, et aussi la perspective d’une amélioration des autres altérations cognitives par un travail de réhabilitation centré sur l’HA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anorexie mentale, Hyperactivité physique, Flexibilité cognitive, Addiction au sport, Image corporelle
Vol 1 - N° S
P. S147 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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