L’hospitalisation en psychiatrie des plus de 60 ans : particularités, normalités et alliance thérapeutique avec les équipes infirmières. Une étude observationnelle transversale - 29/05/20
Résumé |
Introduction l’OMS mentionne qu’environ 15 % des adultes âgés de plus de 60 ans, souffrent d’un trouble mental. Certaines études estiment que ce sont plus de la moitié des sujets de plus de 65 ans qui souffriraient d’un trouble psychiatrique (Rigaud et al. 2005).
Objectif L’objectif principal de notre recherche a été de mesurer le score d’Alliance thérapeutique (AT) entre les personnes hospitalisées en psychiatrie en fonction de leur âge : les plus de 60 ans versus les 60 ans et moins et les équipes infirmières
Méthode Il s’agit d’une Recherche interventionnelle à risques et contraintes minimes (RIRCM) avec méthodologie quantitative multicentrique.
L’enquête s’est déroulée de juillet 2015 à octobre 2017 sur les quatre sites parisiens d’hospitalisation de l’Etablissement Public de Santé Maison Blanche. Le score d’Alliance Thérapeutique (AT) a été établi à partir de l’échelle STAR-P (McGuire-Snieckus et al. 2007).
Population étudiée : Patients hospitalisés à temps plein dans les services et identifiés, par leur adresse postale, comme relevant du secteur géographique relevant de l’EPS Maison Blanche (18e et 19e arrondissement de Paris).
Résultats et analyse Les données socio-démographiques : 240 personnes ont accepté de participer à notre étude (de 21 ans à 83 ans) dont 41 personnes de 60 ans et plus et 199 de moins de 60 ans. 54,2 % sont des hommes (N = 130) et 45,8 % de femmes (N = 110). Pour les 60 ans et plus 48,8 % (N = 20) sont des hommes.
Le statut marital
73,1 % des 60 ans et plus se déclarent célibataires ou séparés ou divorcés ou veuf (N = 30) contre 83,9 % pour les moins de 60 ans. Et donc les 60 ans et plus, vivent davantage en couple (marié, pacse ou concubinage) que les moins de 60 ans (26,8 % contre 16, 1 %). Ces différences sont significatives (p-valeur = 0.0361)
La condition d’hébergement
Si les 60 ans et moins ne sont que 9 % à être propriétaire (N = 18), les 60 ans et plus sont 37,5 % (N = 15). Aucun SDF chez les 60 ans et plus alors qu’ils représentent 6 % (N = 12) chez les moins de 60 ans. Il s’agit ici d’une différence significative entre nos deux populations (P-valeur inférieur à 0,0001).
Les pathologies psychiatriques :
Il n’y a aucune différence significative entre nos deux populations sur le diagnostic principal (p valeur = 0.2866). Par contre, lorsque les diagnostics secondaires sont renseignés ils montrent une différence significative sur l’usage des substances psycho-actives (p-valeur inférieur à 0.032) entre nos deux populations. En effet, on la retrouve dans 34,9 % des cas pour les moins de 60 ans mais elle n’est plus que de 8,3 % (N = 1) pour les 60 ans et plus et le diagnostic de l’humeur qui apparait dans 25 % des cas chez les 60 ans et plus alors qu’il n’est que de 7,9 % pour les moins de 60 ans.
Le mode d’entrée et hospitalisation
Il existe une différence significative entre nos deux populations. 65,9 % des répondants de 60 ans et plus ont été admis en soins libres et ce pourcentage augmente à 66,7 % pour les plus de 65 ans (p-valeur égal à 0.045). Aucune entrée chez les déclarants n’a été effectuée sur une décision du représentant de l’Etat (qui ne concernent que les cas où il y a eu un trouble grave à l’ordre public). Ce qui est le cas pour 9,0 % des répondants de moins de 60 ans. 1re venue au Centre-Médico-Psychologique à l’issue de l’hospitalisation Il existe une différence significative entre nos deux populations. 97,4 % des 60 ans et plus se présentent à leur premier rendez-vous de suivi ambulatoire (p valeur = 0.027).
Financement
Les résultats présentés ici sont issus du programme ATIASP qui a été financé par la DGOS dans le cadre du PHRIP (2013).
Conclusion
Les personnes de 60 ans et plus qui ont été hospitalisées en psychiatrie générale présentent une bonne alliance thérapeutique avec les équipes infirmières et se rendent davantage à leur premier rendez-vous de suivi ambulatoire post-hospitalisation que les moins de 60 ans. Ces deux indicateurs permettent de penser que cette population s’inscrit dans les soins. De plus les diagnostics associés et certaines données sociales, se distinguent significativement des moins de 60 ans. Il serait intéressant de connaitre les parcours de vie de cette population (toutes ces personnes sont nées avant les années 60) et résident dans un lieu déterminé (18e et 19e arrondissement de Paris).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° S
P. S153 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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