Introduction Depuis 2012, plusieurs attentats terroristes ont eu lieu en France et en Europe. Différentes études ont mis en évidence une importante prévalence de l’Etat de Stress PostTraumatique (ESPT) mais également d’autres troubles psychiatriques chez les victimes de ces attaques. Néanmoins, les recherches existant dans ce champ sont rares et à l’heure actuelle, il n’existe pas d’étude de cohorte concernant des enfants et/ou des adolescents français victimes d’attentats terroristes. C’est dans ce contexte que nous avons souhaité mettre en place l’étude de cohorte AVAL (Adolescents Victimes de l’Attentat de Londres), afin d’évaluer l’impact psychotraumatique de cet événement et de décrire les trajectoires de soins des lycéens français impliqués.

Matériel et Méthode La population cible de cette étude observationnelle transversale monocentrique correspond aux 53 élèves du lycée Saint Joseph de Concarneau exposés directement (critère A1 du DSM-5) à l’attentat perpétré à Londres le 22 mars 2017. Sont exclues les personnes non exposées directement (absentes au moment des faits ou n’ayant pas subi d’exposition sensorielle), ainsi que les blessés physiques. Le critère de jugement principal est la prévalence de l’ESPT, évaluée sur les résultats de l’autoquestionnaire PCL-5 (Post-traumatic stress disorder Check-List for DSM-5), de l’hétéro-questionnaire MINI Kid (MINI International Neuropsychiatric Interview for children and adolescents) et du jugement clinique de l’investigateur.

Résultats attendus Au vu des données de la littérature existante, nous nous attendons à observer une prévalence de l’ESPT d’environ 30 % à 50 % au sein de la population cible, ainsi qu’une prévalence augmentée de troubles anxieux, de troubles de l’humeur, de troubles de l’usage de substances et de troubles du comportement alimentaire par rapport à la population générale du même âge.

Conclusion Ce travail de recherche, inédit en Europe, permettra de dépister les troubles post-traumatiques au sein de la population cible, afin d’obtenir des données épidémiologiques et d’orienter si nécessaire les jeunes survivants vers des soins adaptés. La détresse post-traumatique est en effet susceptible de compromettre le développement psycho-social et la réussite scolaire de ces adolescents, avec de potentiels effets à long terme.