L’adolescence est une période de vulnérabilité qui peut s’exprimer sous forme de Symptômes Psychotiques Atténués (SPA) et/ou de Comportements Suicidaires (CS).

Les objectifs sont de déceler la nature, l’intensité et la fréquence des SPA dans une population d’adolescents reçus en urgence puis d’établir quels SPA sont subjectivement pourvoyeurs de CS, enfin d’identifier le niveau d’association entre les items de la PQ16 (Prodromal Questionnaire en 16 items) [1] et les CS.

Méthodologie 45 adolescents ont reçu plusieurs autoquestionnaires dont la PQ16. Le statut à ultra haut risque (UHR) de transition psychotique est caractérisé à l’aide de la CAARMS (Comprehensive Assessment of At Risk Mental State) [2]. Les CS sont évalués sous forme d’hétéro-questionnaire grâce à l’échelle SSI (Scale for Suicide Ideation) [3]. Sur le plan qualitatif, l’adolescent précise s’il souffre d’idées suicidaires et leur lien éventuel avec le vécu subjectif de SPA répertoriés par la PQ16.

Résultats 69 % des sujets (n = 31) confirment la présence de SPA et la moitié de ces sujets met en lien leurs CS avec l’existence de SPA. Les sujets qui associent leurs CS avec certains SPA vécus diffèrent significativement sur le statut UHR (p = 0,009) de ceux qui ne font pas le lien entre ces deux dimensions cliniques. En revanche, ces deux groupes ne diffèrent pas significativement au score d’angoisse de la PQ16 (p = 0,09). Enfin, l’item 1 de la PQ16, l’athymhormie, est significativement associé à l’intensité suicidaire évaluée à la SSI (p = 0,03).

Conclusion Le repérage des SPA chez les sujets jeunes qui présentent des conduites à risque est un enjeu clinique et thérapeutique afin d’adapter les soins le plus précocement possible.