Evaluation des représentations autour du viol chez les psychiatres et internes de psychiatrie de la région Nord-Pas-de-Calais - 29/05/20
Résumé |
Introduction Environ 1 femme sur 7 sera victime d’agression sexuelle au cours de sa vie. Les mythes ou fausses représentations sur le viol normalisent les violences sexuelles envers les femmes en niant ou justifiant l’agression. De nombreuses études montrent l’effet désastreux des mythes sur le rétablissement psychologique des victimes car ils modifient nos comportements face aux victimes. Les psychiatres étant amenés à rencontrer des victimes, l’objectif de l’étude était d’évaluer nos représentations autour du viol.
Méthode L’étude était observationnelle, descriptive, quantitative et transversale, intéressant les psychiatres et internes de psychiatrie du Nord-Pas-de-Calais. L’échelle IRMA, notée de 22 à 100, a permis d’évaluer les mythes sur le viol. Plus le score était élevé, plus les mythes étaient rejetés. Une variable binaire « rejet » était créée de telle façon qu’un score total inférieur à la médiane correspondait à un rejet faible. Des variables sociodémographiques et relatives à la formation et à la profession ont été recueillies pour tester leur impact sur le niveau de rejet des mythes. Les variables significativement associées au « rejet » en analyses bivariées étaient introduites dans un modèle de régression logistique.
Résultats 211 personnes ont répondu sur 900 sollicitées (23 %). 35 % étaient des hommes et plus de 75 % des participants avaient moins de 45 ans. Le score IRMA médian était de 102 sur 110 (intervalle interquartile : 97-107). L’analyse multivariée montrait que les hommes avaient significativement plus de risque que les femmes de ne rejeter que faiblement les mythes (OR = 2,3[1,2-4,2], p = 9,9.10-3) et que les plus de 45 ans avaient plus de risque de ne rejeter que faiblement les mythes que les 18-30 ans (OR = 5,3[2,3-13,7], p = 2.10-4). L’analyse bivariée montrait un lien entre le niveau de rejet et la fréquence de rencontre de victimes de viol mais cette association n’était pas retrouvée en analyse multivariée.
Conclusion L’étude a évalué les représentations autour du viol des psychiatres et internes de psychiatrie et les a amenés à questionner leur rapport à ces mythes. La connaissance des croyances et de leurs conséquences nous semble importante pour tout soignant susceptible de prendre en charge des victimes d’agression sexuelle. En effet, la recherche a montré qu’il est possible, par des formations appropriées, de modifier les réactions susceptibles d’avoir un impact négatif sur le rétablissement des victimes de viol.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mythes, Représentations, Viol, Réactions négatives, TSPT, Sensibilisation
Vol 1 - N° S
P. S170 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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