Evaluation des Pratiques Professionnelles sur la prescription des médicaments anticholinergiques correcteurs des syndromes parkinsoniens iatrogènes - 29/05/20
Résumé |
Les médicaments correcteurs anticholinergiques (tropatépine, trihexyphénidyle, bipéridène) sont indiqués dans les syndromes parkinsoniens induits par les neuroleptiques. Ces traitements entraînent une majoration des effets indésirables atropiniques des médicaments anticholinergiques associés. Les troubles extrapyramidaux pouvant diminuer voire disparaître au bout de quelques semaines/mois, une réévaluation est nécessaire. Le constat est que ces traitements sont souvent prescrits au long cours sans réévaluation.
Dans notre établissement spécialisé en santé mentale, il est décidé de mener un audit clinique ciblé sur le bon usage des médicaments correcteurs chez le patient adulte hospitalisé. L’objectif est d’établir un état des lieux des pratiques, de proposer une réévaluation et d’évaluer l’évolution des prescriptions.
Des interventions pharmaceutiques (IP) sont réalisées sur les prescriptions de correcteurs datant de plus de 4 mois. Elles proposent une réévaluation de la balance bénéfice/risque des médicaments correcteurs. Les informations concernant le correcteur impliqué (posologie, date d’instauration), les médicaments anticholinergiques associés, l’IP (date, devenir) et le maintien à distance de la modification sont relevées.
La période étudiée s’étend d’octobre 2017 à avril 2018 avec l’inclusion de 145 patients. Les médicaments correcteurs majoritairement prescrits sont la tropatépine (46 %) et le trihexyphénidyle à libération prolongée (51 %). Les traitements associés sont des antipsychotiques (98,6 %), des thymorégulateurs (54,5 %) et d’autres médicaments anticholinergiques (42,8 %). Pour 26,2 % des patients, au moins 3 traitements à propriétés anticholinergiques sont prescrits. Dans 26,9 % des cas, le traitement correcteur est prescrit depuis plus de 3 ans.
Le taux d’acceptation des IP avec modification de la prescription (41 diminutions posologiques et 17 arrêts de traitement) est de 43,4 %. La modification est maintenue à 3 mois ou sur la dernière prescription disponible pour 84 % des IP acceptées.
Ce travail a entrainé une évolution des habitudes de prescription par la réduction pérenne de l’utilisation des correcteurs anticholinergiques. Les causes de non modification sont variées. Suite à l’étude, une réévaluation systématique au bout de 4 mois va être paramétrée sur le logiciel de prescription. En complément, une communication autour de l’appréhension médicale générée par la modification des traitements au long cours s’avère indispensable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Evaluation Prescription Médicaments Correcteurs
Vol 1 - N° S
P. S175 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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