La pratique des Jeux de Hasard et d’Argent (JHA) est un comportement ludique, très répandu mais potentiellement addictif. En France, les JHA sont très disponibles, légaux et banalisés. L’usage des jeux de hasard et d’argent sur l’année concerne 56,2 % des français de 15-75 ans et la proportion de joueurs problématiques est quant à elle estimée à 3,2 %.

Les enjeux financiers sont colossaux, le marché annuel des JHA représente 44,8 milliards d’euros (2015). Les moyens alloués au marketing sont proportionnels. Le marketing des JHA est très présent au quotidien : panneaux d’affichages, publicités dans les magazines ou télévisées, radio, sur internet, et de plus en plus de placement de produits dans des films ou séries. Pour le marketing des JHA, il n’existe quasi aucune réglementation en France. Or plusieurs études ont montré des corrélations entre l’exposition au marketing et à la publicité et les représentations positives et les comportements.

Les sujets les plus vulnérables à ces stratégies marketing sont aussi les plus vulnérables aux effets néfastes des JHA. Les sujets jeunes et les joueurs problématiques sont particulièrement sensibles aux stimuli marketing des JHA.

Nous présentons à partir de la littérature comment le marketing est bel et bien à considérer comme un facteur favorisant l’initiation, la répétition et la banalisation des usages mais également le maintien des usages problématiques. Il est réellement urgent pour les services du secteur sanitaire et social, pour les équipes de recherche et les acteurs de la santé d’une manière générale, de prendre la mesure des enjeux. Des études plus ciblées en France sur ce sujet précis seraient nécessaires, afin de permettre aux acteurs de santé publique de prendre des mesures de prévention adéquates.