La pair-aidance est basée sur l’entraide et le partage d’expériences entre personnes présentant une même maladie psychique ou physique. En santé mentale, elle s’est développée aux États-Unis à partir des années 1980 grâce à l’apport des mouvements des usagers. Elle peut être informelle, au sein d’association d’usagers de la psychiatrie, ou peut être professionnalisée dans des équipes de soins ou des établissements sociaux ou médico-sociaux. En France, plusieurs modalités d’entraide entre pairs se sont développées suite à la loi de 2005 qui a introduit la notion de Handicap Psychique : les Groupements d’Entraide Mutuelle (GEM) décrits comme des « lieux conviviaux, où des personnes peuvent se retrouver, s’entraider, organiser ensemble des activités visant tant au développement personnel qu’à créer des liens avec la communauté environnante », les groupes d’auto-support développés par les associations d’usagers de la psychiatrie, les maisons des usagers et plus récemment la formation des usagers tout au long de la vie (projet EMILIA) ou encore les clubhouse à Paris puis à Bordeaux et Lyon. La pair-aidance professionnelle s’est développée en France à partir de 2010, avec une 1^ère expérimentation du programme « Médiateur de Santé Pair » porté par le CCOMS. Il existe plusieurs modalités de formation pour exercer en tant que pair-aidant professionnel, les principales étant le CU ou DU de patient ressource / intervenant en éducation thérapeutique délivré dans les Universités des Patients de Grenoble et Paris et la licence professionnelle de médiateur de santé pair (2^nde promotion en 2017). Les pairs-aidants interviennent dans des contextes professionnels variés (unités intra, CMP, Hôpital de Jour, Centre de Réhabilitation, équipe de soutien au logement, secteur social et médico-social…) et ont des missions diverses1. L’intervention de pair-aidants professionnels a de multiples avantages1-3 : amélioration de l’espoir, du pouvoir d’agir et de la qualité de vie pour les personnes accompagnées ; amélioration de l’estime de soi et avancée dans leur propre processus de rétablissement pour les pairs-aidants ; amélioration de l’orientation des professionnels vers le rétablissement. Elle reste cependant encore trop peu développée en France et le statut des pairs-aidants professionnels et la pérennisation de leurs postes est malheureusement souvent précaire.