Signes et symptômes en psychiatrie au xxie siècle : une nouvelle frontière… ? - 29/05/20
Résumé |
Les signes et symptômes des troubles psychiatriques, recueillis avec précision par les auteurs classiques, constituent le socle de la construction nosographique de la psychiatrie moderne depuis la fin du xixe siècle.
Les critères opérationnels [1] favorisant la fiabilité inter-juges – véritable «base conceptuelle» des classifications standardisées type DSM et CIM – font courir le risque d’un appauvrissement de cette richesse phénoménologique [2]. Kendler [3,4] se penche sur la présence au sein des classifications récentes, des signes et symptômes décrits dans les manuels de psychiatrie de différents pays avant 1959. Les symptômes « centraux » dans les premières descriptions des troubles mentaux font consensus dans les classifications, mais les signes perdent de leur importance. Cette évolution serait consécutive au développement des interviews structurées – favorisant le recueil des symptômes – mais aussi à la problématique de la validité inter-juge, mise en avant lors de la suppression de certains signes dans la définition d’un trouble.
A côté de cette constatation historique troublante, les évolutions cliniques tant sur le plan des modalités de recueil, que du point de vue choisi – clinicien ou patient – témoignent de la vitalité d’un champ parfois considéré comme étant peu l’objet d’innovations. Dans un premier temps nous aborderons d’un point de vue épistémologique, la notion de signes et symptômes en psychiatrie, afin de préciser le cadre conceptuel dans lequel les travaux actuels s’inscrivent. Nous évoquerons ensuite, le développement récent des outils d’évaluation structurés. La notion de validité et leur importance grandissante dans les champs de la recherche clinique et de la pratique quotidienne seront abordées. La « valeur » donnée aux auto- et hétéro-évaluations sera envisagée.
Le développement des objets connectés et leur emploi croissant dans le domaine de la santé mentale, nous permettent de modifier le recueil clinique, qui peut avoir lieu dans des conditions écologiques. L’ergonomie de ces outils permet l’identification de signes inobservables en condition clinique classique. Si ces stratégies restent aujourd’hui du registre de la recherche, la façon d’ordonner ces manifestations cliniques entraine un bouleversement considérable de l’approche clinique dont les perspectives seront envisagées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Signes, Symptômes, Épistémologie, Validité, Outils connectés
Vol 1 - N° S
P. S22-S23 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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