Un des facteurs de risque systématiquement lié à la survenue précoce et importante de problèmes sociaux, affectifs et cognitifs durant la petite enfance est la psychopathologie parentale. Bien que la plupart des études ont plus particulièrement examiné l’impact de la dépression maternelle, il semblerait que la santé mentale du père est également associée au développement des enfants. En effet, les enfants dont le père souffre de dépression ont notamment à un risque accru de troubles comportementaux et émotionnels, de même ampleur que celui associé aux troubles maternels. Ces difficultés précoces peuvent prédire la survenue de problèmes psychiatriques avérés ultérieurement.

Malgré les progrès des connaissances à ce sujet au cours des dernières années, la plupart des recherches se sont concentrées sur l’étude du rôle direct de la dépression parentale sur le devenir des enfants. Or, les enfants de parents souffrant de dépression peuvent être exposés à un certain nombre de risques étroitement liés au trouble du parent : les caractéristiques de la dépression et les affections comorbides, ainsi que le contexte sociodémographique et le réseau social dans lequel la dépression survient jouent un rôle important. Ces facteurs de risque de l’environnement de vie pourraient avoir un impact équivalent ou supérieur sur le développement de l’enfant aux troubles mentaux parentaux.

À partir des données longitudinales de la cohorte EDEN, cette présentation montre des exemples sur l’impact différentiel de la dépression parentale sur les enfants en fonction de facteurs de risque et protecteurs caractérisant l’environnement de vie des familles. En particulier 1) les influences bidirectionnelles entre la dépression maternelle et le statut familial, tous deux facteurs de risque des problèmes développementales et 2) le rôle modérateur de l’engagement paternel (défini comme : engagement, accessibilité et responsabilité) dans l’association entre la dépression paternelle et les troubles comportementaux et émotionnels de l’enfant.