L’empathie en pratique clinique addictologique - 29/05/20
Résumé |
Empathie : Comprendre L’empathie est le fait de reconnaitre et de comprendre les sentiments et les émotions d’un individu. En d’autres termes c’est la capacité à « se mettre à la place de l’autre » pour mieux le comprendre. Et les êtres humains dès leur plus jeune âge en sont doués… particulièrement face à la douleur de l’autre. Pourtant avec le temps, il semble que cette empathie s’émousse, il est même recommandé dans certaines cultures (ou professions) de s’en départir considérant la compréhension de la souffrance de l’autre comme une marque de faiblesse, un danger pour sa propre santé psychique, une absence de professionnalisme…
Blindage et défenses
En médecine, il est même recommandé de se « blinder » face à la souffrance confondant ainsi l’empathie et la sympathie… Et c’est ce type d’attitude défensive qui peut expliquer parfois les annonces maladroites de maladies graves dans un couloir, les attitudes de retrait face au désespoir d’un patient atteint d’une maladie chronique, les interrogatoires musclés au lit du malade qui en arrive à demander s’il a donné les bonnes réponses alors qu’il ne fait que narrer sa propre histoire, la froideur face au symptôme et à sa subjectivité… Et alors qu’on s’attendrait à ce que l’enseignement (ou à tout le moins la valorisation) de l’empathie soit développé en Psychiatrie (ou en Addictologie), haut lieu de la compréhension de la subjectivité et de la rencontre avec l’autre, il est parfois (souvent ?) recommandé de ne pas se « mettre à la place de l’autre ».
Est-ce par crainte de l’identification projective ou du manque de distance ? Est-ce par peur que le jeune intervenant ne se fasse absorber par la « psyché malade » de l’autre ? Toujours est-il que certains en arrive à prôner le silence en thérapie, à recommander l’attention flottante ou encore (et je vous jure que c’est vrai) d’enseigner le passage d’échelles psychométriques dans le cadre d’un entretien d’admission afin d’avoir des informations les plus objectives possibles. « Vous n’aurez pas deux fois l’occasion de faire une première bonne impression. » (Coco Chanel)
Pourtant la rencontre avec un psy (psychiatre, psychologue, infirmier ou tout autre psychothérapeute) est un moment d’échange : un échange inégal évidemment (l’un souffre et l’autre pas). Un moment de rencontre de deux sujets en interaction permanente qui n’est jamais anodine. Car c’est un moment sous-tendu par des mouvements émotionnels inconscients qui passent par un partage. D’ailleurs, le fondement de l’efficacité des psychothérapies selon Jean Nicolas Despland est tout sauf objectif puisqu’il a pu déterminer qu’elle dépend de la croyance partagée, de l’alliance thérapeutique et de l’expérience du thérapeute (au sens de son ancienneté de pratique et non de technique)
« I’m in your shoes »
Nous proposons dans cette session de nous pencher sur l’empathie en pratique clinique addictologique de façon concrète et pragmatique, apprenant à parler le langage du patient seul moyen de comprendre son point de vue, ses valeurs, ses croyances qui sont les moteurs du changement en tout cas ceux qu’il est capable d’utiliser.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° S
P. S38 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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