Un cerveau, deux hémisphères : quelles anomalies de latéralisation cérébrale dans les troubles mentaux ? - 29/05/20
Résumé |
Ce symposium proposera initialement de faire un état des lieux sur ce que l’on sait des rôles respectifs des hémisphères cérébraux, en présentant les hypothèses issues des approches lésionnelles et des études de neuroimagerie. La spécialisation hémisphérique fonctionnelle, si elle est connue de longue date, reste néanmoins très mal comprise à ce jour, notamment dans ses mécanismes neurodéveloppementaux et neurodynamiques. Plus particulièrement, son rôle dans l’émergence des troubles mentaux, comme la schizophrénie et les troubles de l’humeur, est encore très largement mystérieux, alors que les études de neuroimagerie indiquent que les anomalies cérébrales ne se répartissent pas de façon symétrique entre les hémisphères cérébraux et qu’il existe des perturbations de la communication inter-hémisphérique dans ces troubles. Ainsi, dans une seconde partie, le symposium décrira comment les travaux d’imagerie étayent l’hypothèse d’une réduction de la spécialisation hémisphérique gauche pour le langage chez les patients souffrant de schizophrénie. Cette altération fonctionnelle semble être spécifique, stable au cours du temps et pourrait être considérée comme un marqueur de cette maladie. Les patients ayant une réduction de latéralisation pour le langage présenteraient également une hypo-connectivité inter-hémisphérique, comme le suggèrent des modifications structurelles de la substance blanche au sein du corps calleux. La troisième partie du symposium sera consacrée aux anomalies cérébrales retrouvées dans le trouble bipolaire, au travers d’études d’imagerie qui y ont abordé les perturbations de régulation émotionnelle. Dans un contexte où, contrairement au langage, la spécialisation hémisphérique du traitement des émotions est mal connue, le trouble bipolaire pourrait être considéré comme un trouble émotionnel prototypique permettant d’examiner une telle spécialisation. Les travaux récents ont permis d’identifier des anomalies marquées, à la fois anatomiques et fonctionnelles, de la connectivité entre hémisphères cérébraux chez les patients bipolaires. Il apparaît qu’une telle dysconnectivité pourrait être associée non seulement à une mauvaise régulation émotionnelle, mais aussi à certaines caractéristiques cliniques, comme la présence de symptômes psychotiques. L’intérêt d’une meilleure connaissance de ces anomalies pour comprendre ces troubles mentaux et optimiser leur prise en charge sera discuté dans le symposium.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Spécialisation hémisphérique, Schizophrénie, Trouble bipolaire, Imagerie
Vol 1 - N° S
P. S42 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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