Les plaintes du sommeil touchent plus de 90 % des personnes atteintes de trouble unipolaire ou bipolaire [1], plus de 80 % des personnes souffrant de schizophrénie [2], et la quasi totalité des troubles anxieux. Ces plaintes recouvrent les troubles de type insomnie et hypersomnie, mais également des anomalies des rythmes moins connus, malheureusement sous-diagnostiqués, mais pourtant fréquents et pour lesquels il existe des traitements efficaces. En chef de file, le syndrome de retard de phase du sommeil (SRPS) qui se caractérise par un retard de la période de sommeil et une incapacité à s’endormir ou à s’éveiller à des heures socialement acceptables. Le SRPS peut ainsi entraîner des symptômes tels qu’une insomnie d’endormissement et une somnolence matinale excessive, et affecte par exemple environ 10 % des patients avec trouble bipolaire [3]. Différentes chronothérapies sont efficaces pour resynchroniser les rythmes circadiens, telles que les habitudes des rythmes veille/sommeil et traitements comportementaux, la luminothérapie, et la mélatonine [4]. La luminothérapie (ou photothérapie) par lumière vive avec exposition matinale est un traitement efficace du SRPS, mais qui nécessite des précautions de prescription, notamment dans les troubles psychiatriques. La mélatonine exogène est également un resynchroniseur efficace des rythmes circadiens dont les indications et les modalités de prescription dans les troubles psychiatriques ont fait l’objet d’une conférence de consensus par la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS), et qui seront présentées dans cette communication.