Contention en psychiatrie : de nouvelles approches pour mieux la comprendre – Epidémiologie de la contention : première étude en France sur 13 établissements psychiatriques (FERREPSY-Occitanie) - 29/05/20
Résumé |
La contention physique est aujourd’hui une pratique fréquente en psychiatrie. De nombreux rapports, recommandations de bonne pratique et textes législatifs ont émergé ces dernières années et encadrent plus précisément son utilisation. Deux rapports, celui du député Denys Robiliard et le rapport thématique du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, dénoncent son augmentation récente. Pourtant, très peu d’études ont étudié la contention en France.
L’étude prospective FERREPSY (Fédération de recherche en psychiatrie et santé mentale Occitanie) conduite parmi 13 établissements psychiatriques d’Occitanie pendant 12 mois en association avec l’Observatoire Régional de Santé a évalué l’incidence de la contention mécanique sur une région entière, mais aussi les caractéristiques de la population exposée à cette mesure, tant sur des éléments sociodémographiques et diagnostiques que sur des éléments environnementaux, et ceci pour la première fois en France.
Une autre approche de cette pratique est celle de la recherche qualitative qui a permis de conduire deux études FERREPSY évaluant le vécu de patients et de soignants de la contention physique en psychiatrie. Les résultats révèlent un vécu essentiellement négatif chez les patients avec une prédominance de thématiques d’impuissance, de déshumanisation, de punition et d’humiliation ; un vécu de violence et de peur chez les soignants, avec le thème central du lien relationnel dans les facteurs de prise de décision dans la pose et le retrait de la contention. Cette approche permet de mettre en lumière des alternatives pour en limiter le recours et des améliorations afin d’accompagner au mieux les patients et soignants.
Le 26 Janvier 2016 est parue la loi de modernisation de notre système de santé instaurant pour la première fois en France un cadre légal pour l’isolement et la contention. Elle les définit comme des mesures qui doivent être utilisées en dernier recours sur décision d’un psychiatre et instaure un registre administratif portant des mentions légales obligatoires. Néanmoins, de nombreuses questions se posent aujourd’hui afin de mieux comprendre les enjeux de cette nouvelle législation : qu’en est-il du « dommage imminent et immédiat » ? Quid du patient demandant l’isolement ou la contention ? Qu’est-ce que la « décision d’un psychiatre » ? Quelle en est la différence avec une prescription ? Que peut être l’appréciation juridique sur la « durée limitée » de la mesure ?
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Contention, Étude épidémiologique, Étude qualitative, Vécu, Législation
Vol 1 - N° S
P. S5 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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