Gagner du temps au travers d’une détection et d’interventions précoces dans les psychoses est désormais une démarche incontournable (McGorry, 2015). En effet, il est établi que la durée de psychose non traitée a un impact négatif sur le pronostic de la maladie. Il est évidemment nécessaire d’intervenir précocement dès que les signes d’un premier épisode psychotique sont présents. Mais la littérature actuelle met en évidence des symptômes précédant le premier épisode, parfois de plusieurs années, permettant de définir des états cliniques à risque de psychose (Schultze-Lutter et al. 2015).

Cette clinique émergente génère de nouveaux enjeux de soins et de prévention. Dans des conditions d’accueil suffisamment adaptées à ces jeunes patients, il existe dès ce stade des modalités d’intervention qui permettent de réduire significativement le risque de transition vers la psychose et d’améliorer le bien être des jeunes patients (Schmidt et al. 2015). Ces modalités spécifiques d’intervention peuvent être adaptées aux spécificités du système français (Laprevote et al. 2016).

Au cours de cette session, nous proposons de revenir sur les modalités d’intervention précoce dès le stade d’état clinique à haut risque de psychose. Christophe Lemey en décrira ainsi les modalités spécifiques de dépistage et d’évaluation, notamment sur la base des outils cliniques actuellement validés. Juliette Martin reviendra sur les modalités d’accompagnement de ces jeunes, et plus particulièrement sur les méthodes de case management. Enfin, étant donné que la priorité doit être donnée à ce stade à des interventions non-médicamenteuses, Vincent Laprévote décrira les programmes thérapeutiques efficaces dans les états cliniques à haut risque de psychose.