Traiter demain les pathologies psychiatriques avec un courant de faible intensité (tDCS) : commencez aujourd’hui ! - 29/05/20
Résumé |
Dans de nombreux troubles psychiatriques, les approches pharmacologiques et psychothérapiques conventionnelles présentent certaines limites, et une part significative de patients se trouve insuffisamment améliorée. Dans ce contexte, les techniques thérapeutiques de neuromodulation occupent une place de plus en plus reconnue. Parmi celles-ci, la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS) constitue une option particulièrement prometteuse et fait l’objet d’une intense activité de recherche depuis une vingtaine d’années. Il s’agit d’un dispositif médical d’utilisation simple, très bien toléré, permettant de moduler l’excitabilité neuronale de zones corticales ciblées. Si les bases scientifiques de ses mécanismes d’action sont progressivement mieux connues, l’accumulation de résultats issus d’études cliniques permet également de mieux préciser le niveau d’efficacité de cette technique, de produire des recommandations d’usage dans un nombre important de pathologies [1] et d’identifier les modalités optimales de stimulation. Dans le champ des troubles dépressifs, l’utilisation de la tDCS repose sur la notion d’asymétrie interhémisphérique de l’activité neuronale des aires préfrontales. Des méta-analyses récentes [2] ont confirmé la supériorité d’une stimulation anodique du cortex dorsolatéral préfrontal gauche sur une stimulation placebo (niveau de preuve B), cette supériorité est cependant nettement moins démontrée dans les formes pharmacorésistantes de dépression. Dans la schizophrénie, pathologie caractérisée par la grande fréquence de symptômes persistants, et malgré le faible nombre d’études, des essais randomisés [3] suggèrent de manière très encourageante une efficacité sur les hallucinations auditives pharmacorésistantes, ainsi que sur les symptômes négatifs, dimension de la pathologie souvent réfractaire aux approches pharmacologiques. D’autres pathologies, comme le trouble obsessionnel compulsif (TOC), bénéficient des perspectives ouvertes par cette thérapeutique innovante. Pour le TOC, la multiplicité des cibles cérébrales mentionnées dans la littérature (cortex orbito-frontal, aire motrice supplémentaire, cervelet [4]) reflète la complexité étiopathogénique de cette maladie. Enfin, la grande simplicité d’usage de la tDCS permet d’envisager, dans l’avenir, une large diffusion de cette méthode de soin via des protocoles de traitement au domicile des patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : tDCS, Neuromodulation, Pathologies résistantes
Vol 1 - N° S
P. S64 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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