Marqueurs cognitifs et émotionnels de la vulnérabilité au suicide chez le sujet âgé - 29/05/20
Résumé |
Le comportement suicidaire est une complication potentielle de la dépression du sujet âgé et cette population est particulièrement à risque du fait de leur grande vulnérabilité sur les plan physique et psychosocial. Plusieurs mécanismes cognitifs et émotionnels pourraient expliquer cette vulnérabilité à cet âge. Sous l’effet du vieillissement peut en effet apparaitre une atrophie cortico-sous-corticale qui affecte la fonctionnalité des circuits entre le cortex préfrontal et les noyaux gris centraux, ayant un rôle important dans les processus de régulation des comportements, des émotions et des fonctions cognitives de haut niveau comme les fonctions exécutives. L’altération de ces fonctions et en particulier la réduction de la flexibilité mentale entraine une diminution des capacités à faire face aux évènements stressants et empêche les individus d’opter pour des solutions alternatives au suicide [1]. L’altération dans les processus de prise de décision notamment dans des situations où il existe une composante affective est un autre mécanisme probable, mais cela a également été retrouvé chez les sujets jeunes [2]. Par ailleurs, certains auteurs ont montré une relation entre l’impulsivité mesurée par des épreuves de discounting et les passages à l’acte suicidaire chez les sujets âgés. Ils ont constaté que la perte de substance grise au niveau du striatum était associée à la tentative de suicide et que ces anomalies étaient aussi corrélées à une augmentation de la préférence pour des récompenses immédiates chez les sujets ayant fait un geste suicidaire [3]. Enfin, les altérations cognitives liées au vieillissement peuvent entraver les processus de régulation émotionnelle, ce qui favorise les ruminations anxieuses, empêche le détachement des émotions négatives et la résolution du problème en cours, faisant ainsi le lit de la tentative de suicide [4]. La détection précoce de marqueurs spécifiques associés au risque suicidaire serait nécessaire pour repérer les personnes à risque. Des techniques type eyetracking ou la passation de certaines épreuves évaluant la prise de décision ou l’impulsivité sont à considérer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Suicide, Personne âgée, Prise de décision, Fonctions exécutives, Emotions, Impulsivité
Vol 1 - N° S
P. S71-S72 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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