Le vieillissement touche toute la population occidentale et à l’intérieur de celle-ci des groupes qui auparavant décédaient avant le 3^e âge du fait d’une prise en charge médicale inadaptée. Ainsi, ces dernières années ont vu se révéler la question du vieillissement des personnes porteuses de handicap mental ainsi que l’entrée dans le grand âge des patients ayant souffert de traumatisme crânien dans leur jeunesse. Ce phénomène ne va pas sans questionner nos habitudes de prise en soins qu’elles soient diagnostiques ou thérapeutiques. Ainsi nous proposons lors de cette session thématique une mise au point sur le vieillissement notamment neurocognitif des personnes en situation de handicap mental et des patients traumatisés crâniens.

Dans une première communication, Mme Buisson, neuropsychologue de l’équipe mobile maladie d’Alzheimer de Lyon, présentera les particularités cliniques et neuropsychologiques inhérentes au vieillissement des personnes ayant souffert de traumatisme crânien. En effet, malgré le caractère fixé des lésions initiales, l’impression clinique ainsi que la littérature internationale semblent indiquer que leur association avec le vieillissement normal accélère le déclin cognitif voir potentialise le risque de développer une maladie neuro-évolutive [1,2].

Le Dr Auriacombe, neurologue à l’Institut des Maladies Neurodégénératives du CHU de Bordeaux détaillera dans une 2^e communication les spécificités du vieillissement cognitif des personnes porteuses de trisomie 21. La meilleure prise en charge des complications habituelles de la trisomie 21 (malformations cardiaques, hémopathie maligne, déficit immunitaire…) a considérablement augmenté l’espérance de vie des personnes porteuses de cette aneuploïdie. Ainsi se révèlent maintenant fréquemment les comorbidités neurodégénératives et notamment la survenue de la maladie d’Alzheimer qui est très prévalente [3].

Enfin, dans une 3^e communication, le Dr Vernaudon, gériatre à l’Hôpital de jour du CH des Charpennes à Villeurbanne présentera les particularités de l’évaluation gériatrique proposée aux patients âgés porteurs d’un handicap mental. En effet, la réalisation d’un bilan gériatrique et plus spécifiquement cognitif à la recherche d’une éventuelle maladie neuro-évolutive doit nécessairement être adaptée à cette population spécifique [4]. Cela sera illustré par la présentation d’une filière de soins et de diagnostic dédiée à cette problématique et structurée au sein d’un hôpital de jour gériatrique.