Évaluation gériatrique multidimensionnelle de la personne âgée avec déficience intellectuelle - 29/05/20
Résumé |
Même si peu de données actualisées sont disponibles, le nombre de personnes avec handicap mental vieillissantes, c’est-à-dire « une personne qui a entamé ou connu sa situation de handicap [mental] avant de connaître les effets d’un vieillissement » augmente ainsi que leur espérance de vie. En 2002, selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques, 300 000 personnes de plus de 40 ans avaient une déficience intellectuelle (DI) [1]. Du fait d’une meilleure prise en charge médicale, la longévité de ces personnes croît également.
Cependant, il s’agit de personnes plus fragiles et avec de multiples comorbidités spécifiques : épilepsie, pathologies respiratoires, troubles auditifs, pathologies digestives [2]. Les affections psychiatriques sont également sur représentées : troubles du comportement, dépression, anxiété, touchant près de 40 % des personnes âgées avec DI. Selon une étude de registre suédoise, il existe également un sur risque de troubles psychotiques, de déficit de l’attention avec hyperactivité, de troubles de la personnalité et de troubles affectifs [3]. L’incidence de la démence est 5 fois plus importante dans cette population âgée de plus de 65 ans. Les chutes sont fréquentes en lien ou non avec les traitements médicamenteux. Le risque iatrogénique est aussi très important avec une polymédication de molécules anticholinergiques, de benzodiazépines à demi-vie longue et d’antipsychotiques multipliant par 2 le taux de mortalité à 5 ans [4]. La mortalité toute cause est plus élevée en lien avec des évènements cardiovasculaires, respiratoires, néoplasiques, une déshydratation, une dénutrition, des infections bactériennes [5]. Sur ce terrain à risque, les effets du vieillissement participent à l’aggravation de l’état de santé.
L’évaluation gériatrique multidimensionnelle (EGM) dont le but est de déterminer les capacités fonctionnelles, psychologiques, médicales et sociales de la personne âgée par une approche globale et interdisciplinaire est prise en défaut chez les personnes vieillissantes avec DI. En effet, les outils standardisés habituellement utilisés ne sont pas validés dans cette population. Cette EGM, pour être opérationnelle, doit donc être adaptée. En ce sens, les autorités sanitaires canadiennes ont émis des recommandations de promotion de la santé, de prise en soins et d’évaluation des personnes avec DI [6]. D’autres travaux ont permis d’élaborer ou d’adapter des outils pour évaluer l’état de santé global, les troubles psychiatriques ou neurocognitifs, la fragilité et le risque de chute.
Diffuser et améliorer ces outils, appliquer une EGM spécifique et développer de nouvelles filières de soins permettront de répondre au nouveau défi que représente le vieillissement des personnes avec une DI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Déficience intellectuelle, Vieillissement, Personne âgée, Évaluation gériatrique
Vol 1 - N° S
P. S74-S75 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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