Les troubles du sommeil chez les patients souffrant de maladies neurodégénératives comptent parmi les troubles psycho comportementaux. Ils sont fréquents et invalidants et souvent à l’origine d’une entrée en institution. Ils peuvent varier selon le type de démence mais présentent quelques caractéristiques communes. Dans la maladie d’Alzheimer, ils concernent la qualité du sommeil avec des réveils plus nombreux et plus prolongés que chez les sujets sains. Plus les troubles cognitifs progressent, plus le temps passé au lit augmente avec de nombreuses siestes dans la journée et plus les éveils nocturnes sont prolongés. Dans les formes très évoluées, on assiste à une inversion du rythme repos-activité ou veille-sommeil. Les anomalies portent sur le sommeil lent profond (diminué) au profit du sommeil léger mais également sur le sommeil paradoxal dans le sens d’une diminution de ce dernier. Dans la démence à corps de Lewy, les troubles du sommeil, du rythme circadien repos/activité, les épisodes de somnolence et de sommeil diurnes, et les troubles moteurs sont plus sévères que dans la MA. C’est surtout dans cette pathologie, ainsi que dans la démence parkinsonienne, que l’on décrit la survenue fréquente de troubles moteurs, notamment en sommeil paradoxal.

Les troubles du sommeil pourraient participer directement à l’aggravation des troubles mnésiques, et également néfastes sur le sommeil des aidants. Ainsi la prise en charge est nécessaire et comme tout trouble du comportement les traitements non pharmacologiques sont à privilégier, les traitements pharmacologiques ayant peu d’effets ou source d’effets secondaires (Malothra 2018).