Psychopathie, personnalité antisociale ou dysociale se réfèrent à une nosographie essentiellement descriptive où l’impulsivité, l’instabilité affective, comportementale et sociale et les conduites transgressives prédominent. L’on en précisera la définition clinique, dans une perspective de compréhension historique.

La prévalence de ces troubles en population générale est limitée à 2 à 3 % mais atteint presque 50 % dans la population carcérale masculine ; et ils sont globalement très représentés dans toutes les situations de crise à composante sociale (services d’urgence, groupes dans la précarité, population intra carcérale, etc.).

Si la psychiatrie n’est pas nécessairement en première ligne, l’association très fréquente de ces troubles de personnalité à des pathologies psychiatriques ou addictives concerne le psychiatre. Sans guidelines précis pour sa prise en charge, et du fait d’une clinique bruyante et instable, ce trouble de personnalité représente une difficulté pour les cliniciens. Il s’agira donc de mieux comprendre la psychopathie pour en mieux comprendre les passages à l’acte afférents.

Le psychopathe est souvent présenté comme un parangon de la « dangerosité criminologique » ; ces étiquettes nécessitent pourtant d’être discutées et la clinique du passage à l’acte chez les sujets présentant un trouble de personnalité antisociale ou une psychopathie sera détaillée. Les spécificités criminologiques des passages à l’acte du psychopathe seront dégagées, en n’ignorant pas que les sujets ne se résument pas à leurs transgressions. On pourra alors s’appuyer sur le concept clinique psychodynamique d’état limite à expression psychopathique

L’analyse biographique, clinique et psychodynamique du passage à l’acte chez les sujets psychopathes doit être menée avec rigueur, notamment dans le champ de l’expertise psychiatrique pénale. Partant, l’analyse criminologique peut éclairer la Justice d’une part, et les acteurs des champs pénitentiaire, social et sanitaire d’autre part.