Le DSM5 caractérise la personnalité antisociale par un fonctionnement basé sur l’égocentrisme, le manque d’empathie et intimité avec les autres, qui conduit à des traits de personnalité montrant une inconformité aux normes, une irritabilité et une impulsivité avec prise de risques, des difficultés à assumer les responsabilités, et un manque de remords. La suicidalité ne fait pas parti des critères diagnostics malgré l’association robuste dans la littérature, et les services d’urgences, de ce trouble de personnalité avec les conduites suicidaires (idées et tentatives de suicide). Les altérations neurobiologiques soutenant l’impulsivité/agressivité font partie des mécanismes qui peuvent expliquer le passage à l’acte suicidaire ainsi que la fréquente comorbidité de ce trouble de personnalité avec les troubles de l’anxiété et l’abus de substances. Enrayer, gérer, orienter correctement le risque suicidaire des personnalités antisociales n’est pas facile en situation de crise. Nous allons essayer d’aborder cette problématique avec quelques exemples de prise en charge et en établissant des critères de sévérité dans l’évaluation du risque.