Le suicide est un problème de santé publique mondiale avec 1 million de mort par an. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a ainsi lancé un plan d’action de santé mentale depuis 2013 qui comporte l’objectif de réduire le taux de suicide par pays de 10 % d’ici 2020. Une difficulté rencontrée dans la prévention et la réduction de ces conduites suicidaires correspond à l’identification de marqueurs cliniques fiables associés au passage à l’acte suicidaire. L’étude des conduites suicidaires en population générale s’est ainsi confrontée à l’hétérogénéité des mécanismes suicidaires, et il est proposé d’étudier ces mécanismes dans des populations plus homogènes et à très haut risque de suicide. Dans ce contexte, ce symposium propose une synthèse de la sémiologie des conduites suicidaires dans trois populations bénéficiant des pistes prometteuses d’action dans le dépistage et la prévention des conduites suicidaires.

Le Dr Sarah Tebeka abordera la situation du peri-partum où la première cause de mortalité est le suicide, estimé entre 3 et 4 pour 100.000 naissances. Le risque suicidaire est étroitement associé aux différents troubles psychiatriques et les spécificités sémiologiques associées au passage à l’acte pendant la grossesse et dans l’année qui suit seront détaillées.

Le Dr. Baptiste Pignon abordera la question du suicide chez les patients souffrant de schizophrénie. La mortalité par suicide est augmentée par plus de 10 chez ces patients. La question du lien entre insight et suicide sera discutée, ainsi que celle du rôle de potentiels symptômes médiateurs, tels que les symptômes dépressifs ou les consommations de toxiques.

Enfin, Le Dr Pierre A. Geoffroy démontrera en quoi les perturbations du sommeil permettent une fenêtre de compréhension et d’action sur les conduites suicidaires. L’étude des spécificités du sommeil pourrait également permettre d’affiner notre compréhension de la sémiologie et de la phénoménologie du suicide de manière transnosographique.