Les marqueurs linguistiques dans la psychose émergente : revue de la littérature - 29/05/20
Résumé |
Ces vingt dernières années, la recherche en psychiatrie s’est particulièrement intéressée à la détection précoce de la schizophrénie. Des outils cliniques standardisés ont été développés et ont permis de repérer des sujets à risque de développer ce trouble. Cependant la fiabilité des prédictions de la transition psychotique, qui est comprise entre 15 et 25 %, reste insuffisante. Afin d’améliorer les prises en charge, il est aujourd’hui nécessaire de mettre en évidence des marqueurs permettant d’affiner la prédiction du risque évolutif vers une schizophrénie. Nous avons mené une revue systématique, qui s’intéresse aux marqueurs linguistiques et à l’analyse du discours chez les sujets à ultra haut risque (UHR) de psychose, et qui étudiait l’intérêt de leur utilisation afin d’évaluer le risque de transition vers la schizophrénie. La revue a été conduite en utilisant les critères PRISMA et en sélectionnant les articles à partir de PubMed et Scopus jusqu’à octobre 2018. Les critères d’inclusion étaient les suivants : les études qui étudiaient la présence de marqueurs linguistiques dans le discours des sujets UHR avant ou pendant la transition ; ces marqueurs devaient être repérés par des échelles spécifiques ou par des méthodes d’analyse automatisée du discours ; enfin les sujets UHR devaient être identifiés par les échelles CAARMS ou SIPS/SOPS.
Sur 202 références sélectionnées, nous avons finalement inclus dix articles en langue anglaise. Nous avons pu identifier la présence d’anomalies linguistiques chez les sujets UHR (discours désorganisé, pensées illogiques, pauvreté du discours, fluences verbales sémantiques altérées…). Certaines de ces anomalies pouvaient être spécifiques de la transition psychotique. La sévérité de ces marqueurs était proportionnelle au stade évolutif du trouble, ce qui concorde avec l’hypothèse d’un continuum allant du normal au pathologique dans la schizophrénie. De plus, des méthodes d’analyse automatisée du discours chez les sujets UHR repéreraient de subtiles anomalies sémantiques et syntaxiques (une diminution de la cohérence sémantique, mais aussi de l’utilisation de pronoms possessifs et une pauvreté du discours) prédictives dans 79 à 100 % des cas de la transition psychotique. Notre revue systématique montre donc l’intérêt de l’utilisation des marqueurs linguistiques et des méthodes d’analyse automatisée du discours dans l’amélioration du modèle prédictif de la transition vers la schizophrénie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Schizophrénie, Ultra haut risque de psychose, Analyse du discours, Marqueurs linguistiques, Apprentissage automatisé
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Vol 1 - N° S2
P. S113 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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