Le dégarélix dans la prise en charge des auteurs de violence sexuelle - 29/05/20
Résumé |
Contexte |
Les violences sexuelles sont un problème majeur de santé publique. La prescription médicamenteuse chez les personnes qui présentent un trouble paraphilique ou une activité sexuelle excessive avec ou sans trouble des impulsions (TP/ASE) est un enjeu important qui doit s’inscrire dans un cadre éthique respectueux.
Objectif |
Réaliser un état des lieux des pratiques de prescription des psychiatres chez les personnes qui ont un TP/ASE.
Matériels et méthode |
Il s’agit d’une enquête transversale menée auprès de psychiatres des Hauts-de-France et des centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (CRIAVS). Un web questionnaire a été diffusé par la Fédération régionale de recherche en santé mentale et psychiatrie (F2RSMpsy) des Hauts-de-France de septembre 2018 à novembre 2018. Des analyses quantitatives descriptives ont été réalisées.
Résultats |
Soixante-dix-huit psychiatres ont répondu au questionnaire. Ils exercent en centre médico-psychologique pour 65,4 % d’entre eux, en milieu pénitentiaire pour 17,9 % et 12,8 % déclarent une activité en CRIAVS avec un équilibre entre hommes et femmes.
Alors que 93,6 % des psychiatres interrogés déclarent traiter eux-mêmes les personnes souffrant d’un TP/ASE, 86,5 % d’entre eux disent ne pas se sentir complètement à l’aise dans cette prise en charge. Seul 29,5 % d’entre eux auraient bénéficié d’une formation spécifique. Les recommandations HAS ne sont pas appliquées dans 65,8 % des cas.
Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont les molécules les plus prescrites (83,6 %), notamment chez les experts. L’acétate de cyprotérone est la molécule d’hormonothérapie la plus prescrite (64,6 %). Seuls, 2,5 % des psychiatres répondants prescrivent de la triptoréline en intramusculaire contre 13,7 % en sous-cutané. Le dégalérix ou la leuproréline ne sont pas ou très peu utilisés. Les autres molécules prescrites dans ces indications sont des thymorégulateurs et des neuroleptiques à visée anti-impulsive ou inhibitrice de la libido.
Conclusion |
Cette enquête met en évidence un besoin d’améliorer et d’uniformiser les pratiques de prescription des psychiatres auprès des personnes qui ont un TP/ASE afin d’optimiser la prise en charge de ces usagers. Et surtout de développer l’information et la formation. Mais expriment-ils un intérêt ?
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Troubles paraphiliques, Pédophilie, Enquête de pratiques de prescription, Hormonothérapie, Psychiatrie, Auteurs de violences sexuelles
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S129 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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