Âge au diagnostic chez les adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle - 29/05/20

Doi : 10.1016/j.fjpsy.2019.10.380 
C. Villalon 1, 2, , O. Godin 2, M. Bouvard 2, 3, A. Amestoy 2, 3, J. Dubreucq 2, 4, R. Delorme 2, 5, P. Atzori 2, 5, M. Leboyer 1, 2, I. Scheid 1, 2
1 Centre expert Asperger de Créteil, AP–HP, pôle de psychiatrie des hôpitaux universitaires Henri-Mondor, hôpital Chenevier, 94000 Créteil, France 
2 Réseau des centres experts fondation FondaMental, France 
3 Centre ressource autisme Aquitaine, pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et l’adolescent, centre hospitalier Charles-Perrens, 33000 Bordeaux, France 
4 Centre expert Asperger Auvergne-Rhône-Alpes, centre hospitalier Alpes-Isère, 38100 Grenoble, France 
5 Centre expert Asperger, service de psychopathologie de l’enfant et l’adolescent, AP–HP, Robert-Debré, 75019 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) ne sont pas toujours repérés précocement, pouvant amener à un diagnostic tardif, parfois à l’âge adulte. Cela constitue un enjeu majeur de santé publique. Soixante pour cent des patients présentant un TSA n’ont pas de déficience intellectuelle. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’âge au diagnostic des adultes atteints d’un TSA sans déficit intellectuel. L’objectif secondaire est de déterminer les facteurs qui l’influencent.

Méthode

Il s’agit d’une étude d’observation analytique, par étude de cohorte, multicentrique rétrospective, s’étendant sur une période de 10 ans, de septembre 2008 à mars 2018. Elle a été réalisée au sein des 4 centres experts TSA SDI de la Fondation FondaMental en France métropolitaine. Les critères d’inclusion étaient : l’âge strictement supérieur à 16 ans, la présence d’un TSA selon les critères du DSM-5, l’absence de déficience intellectuelle, et la consultation dans l’un des 4 centres experts, avec l’évaluation par les outils d’entretien standardisés ADOS et ADI-R, et par l’échelle de quotient intellectuel WAIS-IV.

Résultats

Deux cent quarante patients ont été inclus, dont 74,38 % de sexe masculin. La moyenne d’âge au diagnostic était de 20,6 ans±13,5 ans. Nous n’avons pas retrouvé de différences significatives d’âge au diagnostic entre hommes et femmes. Parmi les différents facteurs étudiés, ceux influençant significativement cet âge étaient : l’année de naissance (avec un âge au diagnostic plus précoce chez les moins de 26 ans comparé aux plus de 26 ans), l’intensité précoce des symptômes (mesurée avec l’ADI-R), et le QI (principalement l’indice de compréhension verbale et l’indice de vitesse de traitement). Chez les femmes, le principal facteur influençant l’âge au diagnostic était le score de communication à l’ADOS.

Conclusion

L’étude que nous avons réalisée constate un âge moyen au diagnostic de 20,6 ans. L’âge au diagnostic est positivement corrélé au QI. Il n’y a pas de différence statistiquement significative selon le genre dans notre étude. Chez les hommes, l’âge au diagnostic est inversement proportionnel avec la sévérité des symptômes précoces, et proportionnel au score du quotient intellectuel. L’étude révèle un âge au diagnostic plus tardif chez les femmes ayant de meilleures capacités de communication. Les stratégies de compensation chez les adultes TSA sans déficit intellectuel seraient intéressantes à étudier comme facteur influençant l’âge au diagnostic.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Psychiatrie, Trouble du spectre de l’autisme, Absence de déficience intellectuelle, Âge au diagnostic


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