Sport d’endurance et dynamisation de l’identité du sportif : aspects psychanalytiques. À propos d’une enquête qualitative auprès de 20 athlètes de compétition - 29/05/20
Résumé |
Contexte |
La pratique sportive, qui fait partie de l’hygiène de vie, est bénéfique en psychopathologie par le rééquilibrage qu’elle permet et le vecteur positif de l’estime et de la conscience de soi. Au-delà de l’identité qu’elle peut renforcer, la pratique sportive intensive peut aussi amener une dépendance. Par ailleurs, l’image du corps et le culte de la performance varient selon le contexte culturel.
Hypothèse |
Le sport d’endurance en compétition dynamise l’identité du sportif. Cette pratique amène l’athlète à passer de l’homéostasie de l’entraînement au plaisir de la performance. Sans négliger l’effet additif potentiel, la répétition régulière et intensive du mouvement offre au sportif perception accrue du corps et affinement des sensations internes :
– d’une part, cet auto-érotisme renforce le moi du sportif, améliore la connaissance de soi et de ses limites et apporte un retour narcissique identitaire ;
– d’autre part, entraîneur et entourage, par leur regard gratifiant confirment le sujet dans sa valeur intrinsèque (cf. relation maternelle quand l’enfant se découvre dans le regard de l’Autre, sa mère).
Méthodologie Dans cette hypothèse analytique a été réalisée une enquête qualitative exploratoire en France métropolitaine (PACA) au moyen d’entretiens semi-directifs auprès de 20 sportifs non affectés, a priori, par une pathologie mentale : semi-marathoniens, marathoniens, trailers, triathlètes, 6 femmes, 14 hommes, d’âge 27 à 67 ans, compétiteurs internationaux/régionaux.
Le questionnaire comporte 18 items : origine de la pratique sportive, choix de la compétition, perception de la quête, éprouvés corporels, etc., relations transférentielles avec l’entraîneur et regard des autres.
Résultats et discussion Nous confirmons que le sport d’endurance en compétition, par le narcissisme et la sublimation, dynamise l’identité du sportif. La discussion s’articule à partir des signifiants et des relations transférentielles. Sont évoquées d’autres interprétations d’ordre psychanalytique possibles (moi-peau) et aussi les limites telles que l’effet addictogène, même positif, le culte de la performance et de l’image corporelle exacerbée (bigorexie et complexe d’Adonis).
Conclusion |
Au-delà de l’effet délétère potentiel sur l’identité du sujet du culte de la performance et de la compétition, cet essai psychanalytique à partir d’une enquête qualitative exploratoire participe à la recherche menée sur le sport et l’identité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Identité, Corps, Narcissisme, Addiction, Sublimation, Psychanalyse
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S133 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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