La remédiation cognitive est devenue incontournable dans la prise en charge de la schizophrénie. Bien que les médicaments antipsychotiques permettent une stabilisation des symptômes, il persiste un handicap dans le quotidien des patients (Franck et Demily, 2015). Des programmes de remédiation cognitive existent depuis de nombreuses années ; et récemment, en France, ils se sont multipliés et ont fait leurs preuves sur notamment le handicap lié aux déficits cognitifs (Amado et Sederer, 2016 ; Bon et Franck, 2018 ; Morin et Franck, 2017). Parmi ceux-ci, citons les programmes de remédiation de la cognition sociale, car il s’agit d’un domaine particulièrement déficitaire chez les personnes avec schizophrénie. Un exemple est le programme individuel Remédiation de la Cognition Sociale dans la Schizophrénie (RC2S) mis au point en 2016. Il permet aux patients de comprendre le fonctionnement des interactions sociales et d’améliorer leurs compétences (Peyroux et Franck, 2014, 2016). Les outils de thérapie interpersonnelle (TIP) peuvent s’intégrer à ce programme, en étant une aide pour la réalisation des exercices, sur la conscientisation de ses propres émotions et celles d’autrui, sur la prise en compte du contexte. La TIP est une thérapie dite brève, basée sur la théorie de l’attachement (Bowlby, 1980). Elle est indiquée dans la dépression et elle peut être adaptée pour d’autres troubles psychiatriques (Elis, 2006 ; Frank et al., 2014 ; Neveux et al., 2018). Elle va amener le patient à s’intéresser aux liens avec son entourage et à étudier l’impact de ces liens sur ces symptômes et vice-versa. Elle donnera au patient des outils pour agir et comprendre les liens interpersonnels. La TIP est aussi utilisée dans la schizophrénie (Elis, 2006), et les outils me paraissaient complémentaires pour permettre une meilleure conscientisation du fonctionnement interpersonnel. À noter que les déficits retrouvés au bilan de cognition sociale ont été pris en compte prioritairement, et non le diagnostic TIP. Ce travail a pour objet de montrer comment les outils TIP peuvent s’intégrer au programme RC2S, ce qu’ils peuvent apporter au patient et au programme, à travers un cas clinique.