Troubles sexuels chez des patients schizophrènes avec ou sans dépendance à la nicotine - 29/05/20
Résumé |
Introduction |
Les troubles sexuels sont fréquents (16 à 60 %) chez les patients schizophrènes, mais sous-estimés et sous traités par les professionnels de santé [1 ]. De nombreuses études ont retrouvé que le tabagisme était également fréquent dans cette population (entre 58 % et 88 %) [2 ]. Or, une étude récente a retrouvé que la consommation de tabac augmentait la fréquence des troubles sexuels en population générale, avec un effet-dose, notamment chez les fumeurs de plus de 20 cigarettes/jour [3 ]. L’objectif de cette étude préliminaire était d’évaluer la fréquence des troubles sexuels dans un groupe de patients schizophrènes avec ou sans dépendance à la nicotine.
Méthodes |
Cinquante-quatre patients schizophrènes ou schizoaffectifs (critères DSM-5), traités par antipsychotiques, évalués systématiquement dans deux secteurs psychiatriques (Montreuil et Amiens) en juin/juillet 2019, ont été inclus dans l’étude (sexe masculin : 74 %). L’âge moyen était de 43,4±11,5 ans ; 47 (87 %) recevaient un traitement antipsychotique atypique, 23 (41,5 %) un traitement antipsychotique d’action prolongée ; 37 (68,5 %) recevaient leur traitement en monothérapie. Seulement 11 % des patients présentaient une comorbidité addictive (alcool dans tous les cas). Ils ont été évalués à l’aide des échelles d’effets secondaires UKU (items 4,11 à 4,16), PRSexDQ-SALSEX (items 3 à 7) [4 ], du questionnaire de Fagerström à 2 questions. Un groupe de sujets dépendants à la nicotine (Fagerström≥2) (n=33) a été comparé à un groupe de patients non dépendant ou non fumeurs (Fagerström≤1) (n=21).
Résultats |
Les scores moyens de Fagerström étaient plus élevés dans le groupe de patients dépendants que dans le groupe de patients non dépendants (respectivement 3,7±1,1 vs 0±0 ; U : 6,14, p<0,00001). Il n’y avait pas de différences entre les deux groupes entre les scores totaux de troubles sexuels à l’UKU (Mann–Whitney, U : 0,656, p=0,51) ni entre les scores totaux de troubles sexuels à l’échelle PRSexDQ-SALSEX (U : 0,133, p=0,90).
Discussion/conclusions |
Il n’y avait pas de relations entre dépendance nicotinique et l’existence de troubles sexuels dans ce groupe de patients schizophrènes. Cependant, peu de sujets ont été inclus dans cette étude avec une puissance statistique insuffisante, ce qui ne permet pas de tirer des conclusions définitives.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Schizophrénie, Antipsychotique, Tabac, Troubles sexuels
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S135 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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