Remédiation cognitive de la mémoire de travail chez une patiente présentant un diagnostic de TDAH, dévoilé après un épuisement professionnel - 29/05/20
Résumé |
La mémoire de travail (MdT) est une fonction cognitive sous-tendue par des régions striato-frontrales, responsable du maintien et de la manipulation de l’information à court terme. Une altération de la MdT est retrouvée dans divers troubles neurologiques et psychiatriques, tel que le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH ; Holst et al., 2013), où elle est associée à des répercussions socioprofessionnelles importantes. Les travaux autour de la remédiation des troubles de la MdT dans le TDAH sont néanmoins peu nombreux et leurs résultats montrent une efficacité réduite (Dentz et al., 2017). Ceci peut être dû au caractère peu écologique (c.-à-d. favorisant le transfert des acquis à la vie quotidienne), et individualisé de ces programmes, qui se basent principalement sur un entraînement dit bottom-up. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons évalué l’efficacité d’un programme écologique, individualisé et basé sur l’apprentissage de stratégies métacognitives top-down chez une patiente de 50 ans présentant un TDAH diagnostiqué à la suite d’un épuisement professionnel. Au moment de l’évaluation. Mme D exerçait comme infirmière en mi-temps thérapeutique et se plaignait de ne pas pouvoir retenir les tâches à faire, ce qui générait du stress. À la suite de l’évaluation cognitive, ayant mis en évidence un dysfonctionnement attentionnel et de la MdT majeur, une remédiation cognitive consistant en 20 séances bihebdomadaires d’une heure lui a été proposée. Ce programme consiste en l’apprentissage et l’application au quotidienne de stratégies métacognitives de réallocation des ressources attentionnelles, ayant montré son efficacité dans des pathologies neurologiques et dans la schizophrénie (Duval et al., 2007). Plusieurs mesures ont été administrées avant, pendant, en fin de thérapie et à un mois d’intervalle pour évaluer la stabilité des effets, comprenant : des auto-questionnaires sur la qualité de vie et la symptomatologie du TDAH et des questionnaires et tâches attentionnelles et de MdT. Au total, les performances ont progressivement été améliorées pour l’ensemble des dimensions de la MdT ainsi que dans d’autres domaines cognitifs associés, tel que le switching attentionnel. Ces apprentissages ont progressivement été internalisés et automatisés, ayant permis leur application dans la vie quotidienne. Ainsi, les scores aux questionnaires évaluant les répercussions de ses difficultés sur la qualité de vie ont significativement diminué.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Remédiation cognitive, Mémoire de travail, TDAH, Neuropsychologie
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Vol 1 - N° S2
P. S138 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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