Évaluation des états mentaux à risque de transition psychotique dans un échantillon de jeunes détenus de sexe masculin en Tunisie - 29/05/20
Résumé |
Introduction |
La prévalence de troubles psychotiques en population carcérale est supérieure à celle de la population générale. Des recherches récentes ont démontré que le dépistage précoce est réalisable en milieu carcéral, et qu’environ 5 % des détenus dépistés ont répondu aux critères de ultra-haut risque de psychose. Notre objectif était d’évaluer le risque de transition psychotique dans un groupe d’hommes nouvellement incarcérés dans la prison civile de Jendouba, et d’analyser l’association entre le risque de transition psychotique et les données sociodémographiques et la consommation de substances psychoactives chez ces hommes.
Méthode |
Nous avons mené une étude transversale auprès de 120 prisonniers. La Comprehensive Assessment of At-Risk (CAARMS) a été utilisée pour évaluer l’état à risque de psychose et l’échelle de fonctionnement social et professionnel (SOFAS) a permis d’évaluer le niveau de fonctionnement des participants.
Résultats |
Nous avons objectivé une prévalence des sujets répondant aux critères d’état mental à risque de 21,3 %. Les sujets UHR avaient significativement plus d’antécédents familiaux psychiatriques (p=0,035) et plus d’antécédents personnels de tentative(s) de suicide (0,035) et d’automutilations (p=0,013) par rapport aux non-UHR. L’autoévaluation clinique a trouvé une dépression et une anxiété significativement plus prononcés dans le groupe UHR (p=0,020 et p=0,035, respectivement). Par ailleurs, le fonctionnement social et professionnel était significativement plus altéré dans le groupe UHR (p=0,007). Les sujets UHR consommaient significativement plus de cannabis au cours de la vie (p=0,015) ainsi qu’au cours de 12 derniers mois (p=0,022), et avaient une fréquence significativement plus élevée d’usage de cannabis (p=0,01) par rapport aux non-UHR.
Conclusion |
Les équipes de santé mentale en milieu pénitentiaire sont confrontés au défi d’identifier les détenus qui ont besoin de services de santé mentale et de fournir des soins précoces à ce groupe vulnérable ; ce défi offre une occasion unique d’intervention auprès d’une population qui ne pourrait peut-être pas en bénéficier autrement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psychose, Ultra-haut risque, Diagnostic précoce, Prodromes, Détenus, Prison
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S141 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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