Pharmacorésistance aux psychotropes chez l’enfant et l’adolescent et recherche d’anomalies pharmacogénétiques du cytochrome P450 2D6. Vers une médecine personnalisée en pédopsychiatrie ? - 29/05/20
Résumé |
Introduction |
La prescription de psychotropes en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) en France est en constante augmentation. Néanmoins, certains patients présentent une pharmacorésistance aux psychotropes impliquant souvent une polythérapie, un risque accru d’effets indésirables (EI) et des prises en charges hospitalières plus longues. Les psychotropes sont majoritairement métabolisés au niveau hépatique, et pour un grand nombre, par la sous-unité CYP2D6 du cytochrome P450. Une anomalie de cette sous-unité impliquera donc un trouble de la métabolisation de ces traitements. Une duplication du gène CYP2D6, est liée à un phénotype métaboliseur ultrarapide (MUR), et donc à une inefficacité clinique du traitement métabolisé par cette voie. En PEA peu de travaux de recherche ont été effectués dans ce sens. Une étude préliminaire sur une cohorte restreinte de patients présentant une pathologie psychiatrique pharmacorésistante, a montré que 56 % de cette population présentait une anomalie du métabolisme du CYP2D6.
Méthode |
M4P est une étude multicentrique transversale dont l’objectif principal est d’étudier la prévalence de duplications ou polymorphismes du CYP2D6 associés à un phénotype MUR chez l’enfant et l’adolescent pharmacorésistants aux psychotropes. Les objectifs secondaires sont entre autres d’étudier l’association de ces anomalies avec les caractéristiques liées au patient et à sa pathologie. Vingt-deux patients ont été inclus.
Résultats |
La présence de phénotype MUR concerne un patient dans notre étude. Un autre patient présente un phénotype métaboliseur lent. L’analyse des résultats sur les objectifs secondaires caractérise notre population de patients dont la sévérité et le retentissement des pathologies sont majeurs, les prises en charges longues et associées à des hospitalisations répétées, les prescriptions multiples et les EI nombreux.
Conclusion |
M4P n’a pu confirmer un lien entre pharmacorésistance aux psychotropes et anomalies du CYP2D6 de type MUR. Cependant, l’exploration pharmacogénétique n’impliquait que les anomalies du CYP2D6 les plus fréquentes. Dans un second temps, l’analyse d’un plus large panel de gènes impliqués dans le métabolisme des psychotropes sera réalisée. Ce travail interroge sur l’apport d’une médecine personnalisée en PEA et ouvre la voie à d’autres projets de recherche afin de mieux comprendre la pharmacorésistance de nos patients, de questionner notre manière d’y répondre et éventuellement de la prévenir.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pharmacorésistance, Pharmacogénétique, Antipsychotique, Antidépresseur, Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, CYP2D6 duplication
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S147 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?