Prévalence et corrélats des expériences psychotiques-like dans un large échantillon de jeunes adultes en Tunisie - 29/05/20
Résumé |
Introduction |
Les expériences psychotiques-like (EPLs) sont des symptômes de type psychotique rapportés en population générale en l’absence de maladie psychotique. En dépit de l’intérêt accru portée aux populations non-cliniques à risque de troubles psychotiques, aucune enquête communautaire n’a étudié l’expression phénotypique des EPLs dans le monde arabo-musulman. Nous avons cherché à examiner la prévalence et les corrélats des EPLs dans un large échantillon d’étudiants tunisiens.
Méthode |
Un total de 1489 étudiants de trois grandes universités de Tunis (64,3 % de femmes, âgés de 18 à 40 ans) ont participé à une enquête transversale. La « Community Assessment of Psychic Experience » (CAPE) a été utilisée pour mesurer les EPLs.
Résultats |
Parmi les items positifs, ceux qui évaluaient l’idéation de persécution avaient la prévalence la plus élevée (96,6 %), suivis des items mesurant la pensée magique (95,2 %) et les expériences bizarres (93,5 %). En outre, les étudiants ont déclaré avoir vécu « presque toujours » au moins une EPL positive dans 51,4 % des cas, et au moins une EPL négative dans 44,8 % des cas. Nous avons objectivé une corrélation fortement positive entre les scores de fréquence et de détresse de la CAPE (r=0,765, p<0,001). L’âge était positivement associé aux expériences bizarres. Les hommes avaient des scores significativement plus élevés aux deux sous-dimensions anomalies perceptuelles et retrait social. Les corrélats sociodémographiques les plus puissants des EPLs dans l’analyse univariée étaient la consommation de drogues au cours des 12 derniers mois, les expériences de vie stressantes et les antécédents psychiatriques familiaux. Après contrôle des facteurs confondants potentiels démographiques et psychosociaux, la consommation de drogues au cours de l’année précédant l’enquête contribuait de manière significative aux EPLs.
Conclusion |
Le présent travail visait à élargir nos connaissances transculturelles concernant les EPLs. Nos résultats corroborent ceux des études antérieures documentant le fait que les EPLs soient fréquemment rapportées dans les populations non-cliniques d’adolescents et adultes jeunes. Ces résultats devraient sensibiliser les autorités à la nécessité de mettre en œuvre des programmes d’intervention précoce dans notre contexte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : CAPE, Expériences psychotiques-like, Psychose, Intervention précoce
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S176-S177 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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