La dysmorphophobie dans le TSA sans DI considérations psychopathologiques, neuropsychologiques et thérapeutiques à partir d’une étude de cas - 29/05/20
Résumé |
Le trouble de spectre de l’autisme (TSA) est caractérisé par des perturbations qualitatives de la socio-communication et des comportements restreints et répétitifs [1 ]. Au niveau neuropsychologique, ces particularités se traduisent par un dysfonctionnement exécutif, un manque de théorie de l’esprit et une faible cohérence centrale, c’est-à-dire, une tendance à traiter l’information de manière détaillée, opposée à un traitement global [2 ].
Il a été récemment suggéré que le dysfonctionnement exécutif et la faible cohérence centrale pourraient favoriser l’apparition de certaines comorbidités psychiatriques, telles que la dysmorphophobie [3 ]. Néanmoins, hormis une étude de cas récente [3 ], la dysmorphophobie n’a pas été étudiée dans le TSA sans déficience intellectuelle (DI). Ici nous investiguerons les liens entre les deux troubles à partir d’une description clinique et neuropsychologique du cas d’un jeune patient avec TSA sans DI, chez qui nous avons diagnostiqué une dysmorphophobie. Puis, nous détaillerons les comment ceci nous a permis d’adapter la thérapie cognitive-comportementale (TCC) pour la dysmorphophobie.
M. B., âgé de 27 ans, est célibataire et présente un TSA sans DI. Il se plaint d’une importante préoccupation pour des défauts perçus au niveau de son visage (son nez, ses cheveux) et de ses mains (sa pilosité), le conduisant à éviter des endroits lumineux, à contrôler excessivement son apparence, et à se comparer à d’autres hommes, remplissant les critères diagnostiques de dysmorphophobie [1 ]. Au questionnaire Body Dysmorphic Modification of the Y-BOCS [4 ], le score obtenu évoque une symptomatologie modérée (23/48), tandis que les résultats au questionnaire Detail and Flexibility Questionnaire (Roberts et al., 2011) indiquent une importante rigidité cognitive (64, cut-off≥53) et une forte attention aux détails (60, cut-off≥44). Ces résultats sont également retrouvés à l’évaluation neuropsychologique, respectivement via les Trail Making Test et la figure complexe de Rey. Dans l’ensemble, ces éléments suggèrent donc des aspects neuropsychologiques communs au TSA et à la dysmorphophobie, ce qui nous a permis de les intégrer à la formulation du cas et à la psycho-éducation proposées au préalable des étapes comportementales et cognitives. Il est donc important de considérer ce diagnostic chez les individus avec TSA afin de favoriser l’accès au.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Le trouble de spectre de l’autisme, Dysmorphophobie
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Vol 1 - N° S2
P. S185 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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