Des études ont mis en évidence l’efficacité de la thérapie assistée par l’animal sur divers troubles psychiatriques tels que l’autisme, la schizophrénie ou la dépression. Toutefois, il n’y a que peu d’étude s’intéressant aux effets de la thérapie assistée par l’animal sur les troubles addictifs et traumatiques. Cette étude avait pour objectif de modéliser et évaluer les effets d’un programme de thérapie assistée par l’animal à destination de personnes présentant ou ayant présenté des addictions, en explorant la comorbidité avec le trouble de stress post-traumatique et le trouble de stress post-traumatique complexe. L’attachement et l’alliance thérapeutique ont aussi été explorés.

L’évaluation s’est faite en pré- et post-thérapie. Les patients souffrant de diverses addictions, nous nous sommes appuyé sur les critères de Goodman pour évaluer les effets de la thérapie, ainsi que sur l’AUDIT C. Nous avons évalué la symptomatologie traumatique au moyen de la PCL-S et le SIDES. L’attachement a été exploré au moyen du RSQ ; et l’alliance thérapeutique au moyen de l’échelle WAI S R. En raison de la très petite taille de l’échantillon, aucun test statistique n’a pu être réalisé.

Réparti sur 5 séances, le programme incluait 2 ânes et 2 chevaux et se faisait en groupe, en présence d’une équithérapeute et d’une psychologue. Chaque séance était centrée sur un thème spécifique. Parmi les 4 patients de l’échantillon, 3 patients présentaient une addiction actuelle, tous présentaient un trouble de stress post-traumatique et un trouble de stress post-traumatique complexe actuels. Nous observons une diminution des symptômes de trouble de stress post-traumatique et trouble de stress post-traumatique complexe. L’un des patients ne présente plus de trouble de stress post-traumatique complexe en post thérapie. Le style d’attachement préoccupé diminue suite aux séances. Contrairement à ce qui était attendu, le style d’attachement sécure, ainsi que le modèle d’autrui diminuent, et le style d’attachement détaché augmente. L’alliance thérapeutique est bonne en fin de prise en charge. Malgré ses limites (petit échantillon et difficultés d’évaluation), notre étude participe à la modélisation des programmes existant en France, apporte des éléments de compréhension quant aux effets de cette thérapie sur des tableaux clinique complexe et ouvre de nouvelles voies de recherche.