Personnes âgées incarcérées, le difficile diagnostic des troubles neurocognitifs - 29/05/20
Résumé |
Le vieillissement augmente le risque de développer des troubles neurocognitifs (TNC). Le risque de TNC au sein de la population carcérale est plus élevé en raison du vieillissement accéléré et des facteurs de risque qui y sont associés, ainsi que d’autres facteurs de risque. Sont identifiés : un faible niveau de scolarité, des taux plus élevés de comorbidité psychiatrique notamment dépression, anxiété et addictions [1 ], des apports alimentaires non équilibrés, plus de tabagisme, la restriction d’activité physique et d’interactions sociales, les troubles d’attention avec hyperactivité et des lésions cérébrales traumatiques [2 ]. La prévalence des TNC majeurs en prison n’est pas connue précisément mais varie de 5 à 45 % en fonction des études [3 ]. La survenue d’une démence chez un sujet incarcéré conduit à revoir son autonomie et à adapter ses soins à la situation neurologique. À travers une revue de la littérature [4 ], nous verrons que le diagnostic des troubles neurocognitifs est non-seulement imprécis mais l’étiologie est rarement déterminée. Le fait d’être incarcéré augmente la probabilité de ne pas être identifié comme étant atteint de démence avant les stades avancés de la maladie, ce qui réduit considérablement les possibilités d’intervention précoce [5 ]. L’évaluation de l’autonomie instrumentale permettant de mettre en avant le retentissement de l’atteinte cognitive sur le quotidien n’est pas adaptée à la vie en prison. Des échelles comme le P-ADL ont été créées mais restent méconnues [6 ]. Les sujets incarcérés avec des troubles cognitifs ont plus de risque d’hospitalisation et de décompensations d’autres maladies chroniques[7 ]. Nous avons mené plusieurs évaluations de détenus âgés au sein de l’Unité d’Hospitalisation Sécurisée Interrégionale de l’hôpital Lyon-Sud. A travers des situations cliniques, nous aborderons aussi la différence d’approche étiologique entre les troubles survenant au cours d’une incarcération longue et ceux découverts au cours d’une incarcération ayant lieu déjà à un âge avancé. Nous aborderons aussi des pistes de prise en charge et d’accompagnement des détenus [8 , 9 ] et les questions éthiques concernant le maintien en détention [10 ].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Personnes âgées, Prison, Troubles neurocognitifs, Démence
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Vol 1 - N° S2
P. S53-S54 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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