Addiction à l’exercice physique. Les mêmes facteurs sont-ils impliqués dans les différents troubles du comportement alimentaire ? - 29/05/20
Résumé |
Introduction |
Des niveaux plus élevés d’addiction à l’exercice physique sont retrouvés chez des patients présentant un trouble du comportement alimentaire (TCA) [1 ]. Les facteurs de maintien de ce symptôme dans les TCA sont une altération du système de récompense [2 ], de la flexibilité cognitive [3 ] des traits de perfectionnisme et de dysrégulation émotionnelle [1 ]. Il n’est pas encore clair, néanmoins, si ces facteurs jouent le même rôle dans tous les TCA ou si certains facteurs peuvent avoir un rôle plus important dans un TCA par rapport à un autre. L’objectif de cette étude est d’explorer l’effet de l’interaction entre type de TCA et chaque facteur impliqué dans l’addiction à l’exercice physique pour comprendre si ces derniers sont différents d’une pathologie à l’autre. Des facteurs intermédiaires explicatifs sont également recherchés.
Méthodes |
Des patients avec (AM) de sous-type restrictif et purgatif, et des patients avec boulimie ont participé à cette étude transversale. Les variables d’étude étaient le score d’addiction à l’exercice physique (EAI), d’anxiété et de dépression (échelle HADS), le point d’indifférence au test du Delay Discounting (DD), le score de perfectionnisme (questionnaire EDI2) et les erreurs au test de Brixton pour la flexibilité cognitive. Des ANOVA à 1 facteur et des modèles linéaires généralisés ont permis d’évaluer l’effet de l’interaction entre maladie et statut d’addiction à l’exercice physique dans les différents facteurs impliqués.
Résultats |
Soixante-dix-huit patients avec AM (35 restrictive, 43 purgative) et 28 avec boulimie ont été inclus. Aucune différence n’existait au score à l’EAI, à l’HADS et à l’EDI2-perfectionnisme (p>0,05). Les patients avec boulimie présentaient un nombre d’erreurs au test de Brixton (p=0,043) et un delay discounting (p<0,01) plus élevés. Un effet d’interaction significatif entre maladie et addiction à l’exercice physique est retrouvé pour l’anxiété (p=0,027) et la rigidité cognitive (p=0,041) mais pas pour la dépression, le perfectionnisme et le DD.
Discussion |
Certains facteurs impliqués dans l’addiction à l’exercice physique pourraient être différents en fonction du TCA développé. En particulier, la rigidité cognitive semble distinguer l’addiction à l’exercice physique des patients avec AM restrictive des autres TCA et la dysrégulation émotionnelle être plus prononcée dans l’addiction à l’exercice physique de la boulimie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anorexie mentale, Addiction à l’exercice physique, Flexibilité cognitive, Anxiété, Delay discounting
Plan
Vol 1 - N° S2
P. S94 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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