Leishmaniose cutanée chez les malades infectés par le VIH - 08/04/08
P. Niamba [1],
A. Traoré [1],
O. Goumbri-Lompo [2],
C. Labrèze [3],
F. Traoré-Barro [1],
M. Bonkoungou [1],
L. Ilboudo [1],
A. Gaulier [4],
B.-R. Soudré [2]
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Introduction |
La co-infection leishmaniose/VIH est devenue fréquente du fait des épidémies concomitantes de ces deux infections dans certaines régions du monde.
Malades et méthode |
Nous rapportons une étude descriptive et prospective menée sur 16 mois. Étaient inclus, les malades séropositifs pour le VIH ayant une leishmaniose cutanée. Les lésions de leishmaniose cutanée étaient ensuite décrites et classées selon la forme clinique et un traitement par sel pentavalent d'antimoine : Glucantime® en intramusculaire était institué. Un suivi régulier à l'issue de chaque cure de Glucantime® a permis d'apprécier l'évolution clinique des lésions.
Résultats |
Trente-deux malades (16 femmes et 16 hommes) ont été inclus. L'âge moyen était de 35,5 ans (extrêmes 10-67 ans). Les lésions siégeaient sur le visage (15 cas), le tronc (18 cas), les membres supérieurs (26 cas) et les membres inférieurs (28 cas). La présentation clinique était pseudo lépromateuse et diffuse (15 cas), ulcérative (14 cas), en placard infiltré (12 cas), papulo-nodulaire (9 cas), psoriasiforme (5 cas), chéloïdienne (1 cas) sporotrichoïde (1 cas) et pseudo kaposienne (1 cas). L'évolution a été jugée bonne chez 24 malades après une cure de 2 ou 3 semaines. Douze malades ont eu une rechute après cette première cure. Trois malades sont décédés et 5 perdus de vus.
Discussion |
Le polymorphisme clinique de la leishmaniose cutanée chez les malades séropositifs pour le VIH peut constituer une difficulté diagnostique. Le diagnostic biologique par l'examen direct (qui trouve de nombreux parasites intra-histiocytaires) ou histologique permet de trancher rapidement en vue d'instituer un traitement rapide. Malgré l'atypie des présentations cliniques chez les immunodéprimés, la bonne réponse au traitement (3 cures de Glucantime®) rappelle le caractère opportuniste de cette parasitose. Cependant, les possibles résurgences dans ce contexte font proposer des cures répétées et systématiques de Glucantime®.
Cutaneous leishmania in HIV patient in Ouagadougou: clinical and therapeutic aspects. |
Background |
Immune suppression cause by HIV infection is a risk factor in the progression of leishmania diseases. In Burkina Faso atypical clinical presentations of leishmaniases have been observed among people living with HIV. The goal of this study was to describe clinical and evolutionary aspects of cutaneous leishmania and HIV co-infection among patients followed at Ouagadougou University Hospital.
Patients and methods |
This 16-month prospective study was carried out from January 2003 to April 2004 among HIV-seropositive patients with a diagnosed cutaneous leishmania infection. At baseline, infection and lesions were classified. Clinical diagnosis of cutaneous leishmania depended on finding parasites by microscopy in smears or tissue biopsies. Histological examinations were done if clinical and parasitological diagnosis were not concordant. Treatment consisted of three 21-day rounds of pentavalent antimonial, (Glucantime®). Clinical evolution was monitored at the end of each treatment round.
Results |
Thirty-two HIV-1 positive patients (16 women and 16 men) were included. Mean age was 35.5 (10-67 years old). Leishmania lesions had been evolving, on average, for 12 weeks. Eleven patients were taking HAART and 21 patients were taking cotrimoxazole prophylaxis against opportunistic infections. Cutaneous lesions were found: in the face (15 cases), torso (18 cases), upperlimbs (26 cases) and lower-limbs (28 cases). Observed clinical forms were: papulo-nodular (9 cases), ulcerative (14 cases), infiltrative (12 cases), lepromatous and diffuse (15 cases), psoriasis-like (5 cases), cheloid, histioid or kaposi-like (1 case each). Some patients presented more than one clinical form. Prognosis was satisfactory in 24 patients after the first treatment. Twelve patients relapsed after the first treatment, among those 10 were only taking cotrimoxazole. At the end of the third treatment, 24 patients were cured, 3 died and 5 were lost to follow-up.
Conclusion |
Clinical polymorphism of cutaneous leishmania has been observed in HIV-patients, thereby increasing the risk of differential diagnosis.
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 133 - N° 6-7
P. 537-542 - juin 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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