Auto-immunité induite par l'interféron à faible dose dans le mélanome stade I - 08/04/08
F. BALLANGER [1],
M.-L. ALLIX [1],
M. RIMBERT [2],
M. AUDRAIN [2],
J.-Y. MULLER [2],
B. DRENO [1]
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Introduction |
Le but principal de ce travail était de définir la prévalence d'induction d'anticorps antinucléaires et d'anticorps antinucléosomes lors d'un traitement par interféron alpha à faible dose pendant 18 mois chez des malades ayant un mélanome stade I. Les objectifs secondaires consistaient à rechercher l'existence ou non d'une corrélation avec la rechute clinique, déterminer la prévalence d'apparition de manifestations cliniques de maladies auto-immunes et de dysthyroïdie.
Malades et méthodes |
Il s'agissait d'une étude prospective. Les malades inclus dans l'étude étaient atteints d'un mélanome stade I (classification française), opéré depuis 6 semaines maximum, d'indice de Breslow égal ou supérieur à 1,5 mm, sans contre-indication à l'interféron alpha. On utilisait le modèle statistique de régression logistique.
Résultats |
Quatre-vingt-quatre malades ont été inclus (38 femmes et 46 hommes) âgés de 21 à 75 ans. La prévalence d'apparition des anticorps antinucléaires était de 39 p. 100. Aucune des variables suivantes : âge, sexe, phototype, siège du mélanome en zone photoexposée, indice de Breslow, niveau de Clark, n'était significativement associée à la présence d'anticorps antinucléaires. Devant la prévalence trop faible des anticorps antinucléosomes dans l'échantillon (5 p. 100), aucune étude statistique n'a été réalisée. La prévalence de dysthyroïdie clinique et/ou biologique était de 37 p. 100. Soixante pour cent des malades ont eu à un moment donné des anticorps antinucléaires ou une dysthyroïdie. La prévalence de rechutes et de décès n'était pas significativement différente selon la survenue ou non des anticorps antinucléaires et/ou d'une dysthyroïdie.
Discussion |
De nombreuses études ont rapporté l'apparition d'anticorps antinucléaires, le plus souvent sans traduction clinique, lors du traitement par interféron alpha de cancers (tumeurs carcinoïdes, hémopathies) et d'hépatites chroniques virales. Notre étude est, à notre connaissance, la première évaluant l'induction d'une auto-immunité lors du traitement adjuvant par interféron alpha de mélanomes stade I. Pour certains, l'apparition d'auto-anticorps au cours du traitement par interféron alpha pourrait constituer un marqueur d'efficacité du traitement avec amélioration de la survie de ces malades. Dans notre étude, la survenue de phénomènes auto-immuns n'était pas un facteur pronostique de sévérité d'évolution du mélanome et n'était pas prédictive du pronostic ultérieur du mélanome.
Auto immunity induced by low doses of interferon in melanoma stage I. |
Introduction |
The principal aim of this work was to determine the prevalence of antinuclear antibodies and antinucleosomes antibodies during a treatment by interferon alpha with low dose for 18 months among patients with a melanoma stage I. The secondary objective consisted to seek the existence or not of a correlation with the clinical relapse, to determine the prevalence of appearance of clinical signs of autoimmune diseases and dysthyroidie.
Patient and methods |
It was an exploratory study. The patients included in the study had a melanoma stage I (French classification), whose excision was realized for 6 weeks maximum, with a Breslow index equal or higher than 1,5 mm. The statistical model of logistic regression was used.
Results |
Eighty-forth patients were included (38 women and 46 men) old from 21 to 75 years. The prevalence of antinuclear antibodies was 39%. None of the following variables: age, sex, phototype, localisation of melanoma in exposed photo zone, index of Breslow or Clark, were significantly associated with the presence of antinuclear antibodies. As the percentage of patients with anti-nucleosomes was low (5%), no statistical study was carried out. The prevalence of clinical and/or biological dysthyroidie was 37%. 60% of the patients presented at a moment in the evolution antinuclear antibodies or a dysthyroidie. The prevalence of relapses and death different was not correlated significantly with antinuclear antibodies and/or a dysthyroidie.
Discussion |
Many studies report the appearance of antinuclear antibodies, generally without clinical lesions during the treatment by interferon alpha for cancers (tumours carcinoids, hemopathies) and viral chronic hepatitis. Our study is, to our knowledge, the first evaluating the induction of an autoimmunity during the adjuvant treatment by interferon alpha of melanoma stage I. The induction of autoantibody during the treatment by interferon alpha could constitute a marker of effectiveness of the treatment with improvement of the survival of these patients. In our study, however auto immunity markers do not appear as factors of severity of evolution of the melanoma or predictive factors.
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 133 - N° 6-7
P. 543-548 - juin 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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