La hausse des niveaux de CO2 et le changement climatique peuvent entraîner un certain changement de l’aire géographique de certaines espèces végétales, ainsi qu’une augmentation de la photosynthèse. Beaucoup de plantes réagissent en conséquence avec une croissance et une reproduction accrues et peut-être des rendements de pollen plus élevés, qui pourraient affecter les maladies allergiques entre autres. L’objectif de cette étude est de suivre et étudier l’évolution des mesures aérobiologiques en France depuis 25–30 ans. Cela permet de suivre les principaux paramètres phénologiques en relation avec la pollinisation et le risque d’allergie qui en résulte.

Le RNSA (Réseau français d’aérobiologie) dispose de capteurs de pollens situés dans plus de 70 villes à travers la France. Les principaux taxons étudiés ici sont le bouleau, les graminées et l’ambroisie pour une longue période de plus de 25 ans dans certaines villes de France.

En ce qui concerne le bouleau, mais aussi d’autres espèces d’arbres qui pollinisent à la fin de l’hiver ou au printemps, on peut observer une avancée globale de la date de début de la saison du pollen jusqu’en 2004, puis un retard progressif, la date actuelle étant presque la même qu’il y a 20 ans, et une tendance à la hausse des quantités de pollen émises. Pour les graminées et l’ambroisie, nous n’avons trouvé que quelques changements mineurs dans la date de début, mais une durée plus longue de la saison du pollen.

Un changement de la température annuelle peut avoir un effet direct sur la physiologie végétale et donc sur la libération du pollen. Cela peut aussi expliquer pourquoi les quantités de pollen produites augmentent.

Depuis 2004 un retard est observé dans les dates de début de pollinisation des arbres qui fleurissent à la fin de l’hiver ou au début du printemps tandis que les quantités de pollen émis sont en constante augmentation. Les graminées et l’ambroisie ont des périodes de pollinisation plus longues, avec une production de pollen le plus souvent plus faible.