Des IDR un peu trop positives.. - 29/07/20
Résumé |
Introduction |
La Biseptine est le désinfectant le plus utilisé en Europe, constituée de gluconate de chlorhexidine (GC), de chlorure de benzalkonium (CB) et d’alcool benzylique (AB). L’allergène le plus souvent responsable est le GC, suivi du CB et plus rarement l’AB. L’eczéma de contact à la Biseptine est en franche augmentation, pourtant ce diagnostic n’est pas toujours évoqué.
Résultats |
Un nourrisson de 4 mois était hospitalisé pour un 1e épisode de pyélonéphrite aigue, mis sous Cefotaxime IV. Quelques minutes après la 5e injection était apparu un érythème diffus respectant le visage. On notait aussi un érythème localisé aux zones d’application cutanée de lidocaïne. Des IDR cefotaxime étaient effectuées : négatives en immédiat. On notait une positivité retardée (24 et 48h) avec érythème en barre aux 3 points d’IDR et au niveau du témoin négatif. Devant la forme inhabituelle de l’érythème et l’utilisation de Biseptine pour les IDR, le diagnostic d’allergie de contact au désinfectant était suggéré. Les patchs tests pour Biseptine et AB étaient positifs à ++. GC et CB étaient négatifs. Ce résultat permettait de conclure à une allergie à l’AB contenu dans la Biseptine, expliquant également les réactions locales lors des gestes invasifs. Le diagnostic était confirmé par de nouveaux IDR (cefotaxime et lidocaine) utilisant de la chlorhexidine aqueuse pure pour la désinfection, négatifs en immédiat et retardé. Enfin, un TPIV cefotaxime éliminait définitivement une allergie aux bêta-lactamines.
Discussion |
Ici, les parents réalisaient régulièrement des soins de cordon à la Biseptine. À ce jour, il n’existe pas de recommandations claires sur l’usage des antiseptiques pour les soins de cordon : ils permettent de diminuer le risque infectieux mais sans impact sur la mortalité néonatale. Ils peuvent avoir des effets secondaires toxiques et favoriser la sensibilisation cutanée aux allergènes qu’ils contiennent. L’alcool benzylique est un des excipients retrouvés dans le baume du Pérou, d’où l’existence d’allergies croisées.
Conclusion |
Il faut penser aux antiseptiques dans les dermatites de contact chez l’enfant. Leur utilisation pour les soins de cordon doit rester limitée aux situations à risque infectieux élevé.
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Vol 60 - N° 4
P. 363 - juin 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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