Désétiquetage des hypersensibilités aux bêtalactamines chez l’enfant : intérêt des explorations allergologiques - 29/07/20
Résumé |
Introduction |
Les bêtalactamines sont les médicaments les plus prescrits en pédiatrie, mais aussi les plus accusés de réactions allergiques. Cette étiquette d’« allergie aux bêtalactamines » expose, en absence d’un moyen objectif de diagnostic, à une privation dès l’enfance d’une classe d’antibiotiques diversifiée et à large spectre bactérien. Ce travail a été effectué en vue de d’évaluer l’apport des explorations allergologiques dans le désétiquetage des hypersensibilités aux bêtalactamines chez l’enfant.
Méthodes |
Nous avons mené une étude descriptive à l’unité de pharmacovigilance de Monastir, incluant toutes les notifications d’hypersensibilité présumée être induite par les bêtalactamines chez les enfants (âge ≤18 ans), sur une période de 15 ans. L’exploration allergologique est basée sur l’anamnèse, les tests cutanés médicamenteux (TC) réalisés selon les recommandations de l’ENDA, le test de provocation orale (TPO) et l’évaluation d’une éventuelle reprise de la bêtalactamine suspecte à domicile.
Résultats |
357 notifications ont été rapportées chez 343 enfants (208 G/135 F), d’âge médian de 4 ans. Les réactions cutanées à type d’éruption maculo-papuleuse représentaient 56 %. Les réactions retardées étaient notées dans 63,5 % des cas. L’amoxicilline et l’association amoxicilline-acide clavulanique étaient accusées dans 62 % des cas. Les TC ont été réalisés pour 273 notifications et se révélaient négatifs dans 90,8 % des cas (n=248). Le TPO a été réalisé avec la bêtalactamine suspecte chez 30 patients et était négatif dans tous les cas. Nous avons pu contacter 121 patients ayant un TC négatif et qui n’ont pas bénéficié d’un TPO. Parmi ces derniers, 113 enfants ont repris une bêtalactamine sans récidive de la réaction d’hypersensibilité.
Discussion |
L’enquête de pharmacovigilance nous a permis de désétiqueter 143 enfants (85 % des patients), résultat concordant avec la littérature qui stipule que la majorité des réactions attribuées à ces médicaments serait secondaire aux maladies infectieuses notamment virale.
Conclusion |
Notre étude souligne l’importance de la notification systématique et des explorations allergologiques dans le désétiquetage des hypersensibilités aux bêtalactamines chez la population pédiatrique.
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Vol 60 - N° 4
P. 365 - juin 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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