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Optimisation du standard de soins pour les patients atteints de maladie à virus Ebola en République Démocratique du Congo en 2019, le pré-requis indispensable aux traitements antiviraux spécifiques - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.228 
M. Jaspard 1, S. Juchet 1, B. Serra 2, B. Baweye 2, I. Kanta 2, I. Dicko 2, J. Ntondi 2, E. Toguyadji 2, R. Kojan 1, D. Malvy 3
1 ALIMA, Paris, France 
2 ALIMA, Kinshasa, République Démocratique du Congo 
3 Université de Bordeaux, Bordeaux, France 

Résumé

Introduction

L’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) a été touché par une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) d’une ampleur sans précédent en 2019. Le taux de létalité reste élevé malgré l’accès à des traitements innovants.

Matériels et méthodes

La cohorte Ebola VIrus STAndard de soin (EVISTA) est une étude observationnelle rétrospective décrivant la présentation clinique, biologique et le standard de soin prodigué aux patients dans trois centres de traitement Ebola (CTE) dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Les patients admis avec une PCR positive étaient éligibles.

Résultats

Sur 711 patients atteints de MVE inclus entre août 2018 et décembre 2019, 33 % (175/533) ont déclaré avoir été vaccinés, dont 69 % moins de 10jours avant leur admission. À l’admission, 31 % (208/667) avaient une fréquence cardiaque110/min, 10 % (63/602) une SpO2<92 %, 18 % (123/679) un saignement et 10 % (61/638) un état de conscience altéré. Sur le plan biologique, 45 % (301/668) avaient une CT<22 cycles, 46 % (265/577) des ALAT>5N, et 36 % (200/549) une insuffisance rénale aiguë (IRA) de niveau KDIGO 3. La létalité globale s’élevait à 45 % (322 décès), avec un délai médian entre l’admission et le décès de 3jours (IIQ : 1–5). Avec une IRA à l’admission, la mortalité était de 54 % (107/200), elle était de 95 % (100/105) pour ceux avec une IRA persistante (> 50 % des mesures classées KDIGO 3). Un traitement spécifique a été administré chez 89 % (621/695) des patients dans un cadre compassionnel ou d’ECR. De manière innovante, 240 patients ont reçu une oxygénothérapie et 101 une transfusion sanguine. Cent quatre-vingt-seize patients ont bénéficié de la pose d’une sonde urinaire et 44 de la pose d’une sonde gastrique. Quinze patients ont pu être monitorés sur le plan cardiovasculaire à l’aide d’une échographie guidant le remplissage. La pose d’un cathéter osseux en vue du remplissage vasculaire a été réalisé chez 7 patients. Parmi les 33 femmes enceintes, 14 (42 %) ont survécu, et 6 accouchements ont donné lieu à une naissance vivante dont un nouveau-né contaminé qui a survécu. En tout, ce sont 85 enfants de moins de 5 ans qui ont été inclus dans la cohorte, dont 6 nouveau-nés (<21jours). Chez ces enfants la mortalité était de 51 % (43/85).

Conclusion

L’accès à un traitement spécifique de la MVE ne permet pas de diminuer drastiquement la létalité chez les patients sévères. En revanche, l’augmentation du niveau du standard de soin est un outil essentiel pour améliorer la prise en charge des défaillances systémiques. En 2020, cet objectif de moyens est facilité par l’utilisation de chambres individuelles bio-sécurisées permettant une meilleure prise en charge des patients atteints de MVE, y compris en termes de soins de réanimation, tout en maintenant le niveau majeur de protection des professionnels de santé de première ligne.

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Plan


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Vol 50 - N° 6S

P. S111 - septembre 2020 Retour au numéro
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  • Prophylaxie post-exposition chez les contacts à haut risque d’infection par le virus Ebola : les anticorps monoclonaux spécifiques en utilisation compassionnelle
  • M. Jaspard, S. Juchet, B. Serra, B. Baweye, I. Kanta, M. Camara, I. Modet, J. Ngetse, R. Kojan, D. Malvy
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