Le 3 juin 2019, l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire a reçu une déclaration d’hépatite A (VHA) chez un cuisinier d’un restaurant de la région. Au 17 juin, 4 nouveaux cas de VHA en lien avec le restaurant étaient déclarés à l’ARS dont 2 formes sévères. Le 21 juin, le Centre national de référence (CNR) isolait chez 2 cas un nouveau génotype « 1B », isolé uniquement aux Pays-Bas en avril 2019 (4 cas) et en France en mai 2019 (1 cas).

Santé Publique France (SpFrance) et l’ARS ont pris en charge l’investigation ce signal sanitaire. Les objectifs étaient de confirmer la nature épidémique et proposer des mesures de gestion adaptées.

À compter du 18 juin, l’ARS interrogeait systématiquement tout cas déclaré de VHA sur les restaurants fréquentés lors des 6 semaines précédant les symptômes et demandait l’envoi au CNR des souches des cas déclarant un lien avec le restaurant.

Le CNR signalait à SpFrance tout cas de VHA survenu en France dont la souche correspondante était retrouvée afin de permettre la recherche d’une éventuelle exposition au restaurant.

SpFrance appuyait les investigations et assurait le suivi épidémiologique de ce cas groupé.

Entre le 3 juin et le 31 juillet, 16 cas de VHA en lien avec le restaurant, tous de génotype 1B, ont été identifiés. Douze cas ont été déclarés à l’ARS et 4 cas ont été identifiés via le CNR.

Cinq cas étaient employés du restaurant, 9 étaient des clients et 2 étaient des contaminations intrafamiliales. Les cas étaient âgés de 17 à 61 ans et le sex-ratio H/F était de 2,2 (11/5). Dix cas ont développé un ictère, 13 ont été hospitalisés et 5 ont développé des formes sévères.

Le 14 juin, la Direction départementale de protection des populations (DDPP) réalisait une visite du restaurant mettant en évidence plusieurs non-conformités d’hygiène. Le 21 juin, la vaccination était proposée à l’ensemble du personnel du restaurant et 11 des 14 professionnels présents ont été vaccinés. Le 9 juillet, une contre-visite de la DDPP a permis de constater la mise en oeuvre des actions correctives demandées.

Aucun cas en lien avec l’épisode n’a été rapporté après le 31 juillet.

Les informations disponibles orientaient vers une transmission secondaire à partir du cas index, et non une contamination alimentaire. La proportion élevée de cas sévères a conduit à s’interroger sur une fermeture éventuelle de l’établissement mais le risque a été maîtrisé suite à la mise en place des mesures d’hygiène.

Cet épisode de cas groupé souligne l’importance de rappeler la recommandation de vaccination contre l’hépatite A pour les professionnels impliqués dans la préparation alimentaire et la nécessité de vacciner l’ensemble des personnes exposées dans un délai court dès l’apparition d’un cas.