Étude métabolique et tomodensitométrique des pneumocystoses hypercalcémiques - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une hypercalcémie au cours d’une pneumocystose est un phénomène rare mais de plus en plus régulièrement décrit. Une étiologie granulomateuse avec synthèse accrue de calcitriol est suspectée, sans preuve directe de cette hypothèse. Nous proposons une description des pneumocystoses hypercalcémiques et recherchons une corrélation entre intensité des lésions pulmonaires et anomalies ioniques.
Matériels et méthodes |
Étude monocentrique et rétrospective dans un CHU (de 01/2008 à 11/2018). Les patients étaient identifiés par un double codage « pneumocystose » et « hypercalcémie » lors d’une recherche PMSI. Les mesures de densités pulmonaires, cotées en unités Hounsfield (UH), étaient réalisées avec le logiciel Syngo.Via® sur les scanners thoraciques disponibles. Des analyses de corrélation étaient réalisées avec le logiciel GraphPad®. Les valeurs de calcémie étaient corrigées sur la protidémie.
Résultats |
Au total, 931 patients ont été hospitalisés pour une pneumocystose sur le CHU durant la période étudiée. Vingt-deux patients présentaient une hypercalcémie (10 hommes, 12 femmes, âge moyen 62 ans), soit une fréquence de 2,3 %. Vingt patients étaient des greffés rénaux. La calcémie moyenne était de 2,94mmol/L. Aucun dosage de parathormone (PTH) n’était élevé, la vitamine D étant en moyenne à 34,5ng/mL. On observait une nette décroissance des taux de PTH au cours de la pneumocystose pour l’ensemble des patients, en comparaison à leur dernier bilan de suivi de greffe. Douze patients sur quatorze présentaient un calcitriol élevé (1,97 fois la normale supérieure en moyenne), les 2 autres patients présentant un calcitriol normal, les 8 derniers n’ayant pas de dosage disponible dans le bilan étiologique de leur hypercalcémie. Il n’existait pas de corrélation entre les valeurs de calcémie et calcitriol, mais une corrélation négative entre calcitriol et PaO2 (r=−0,59, p=0,045). Seize scanners ont été relus. La densité pulmonaire moyenne était de −697 UH(±66). Il n’existait pas de corrélation entre l’intensité des lésions pulmonaires, les valeurs de calcitriol (p=0,52), de calcémie (r=0,435, p=0,092) ou de PaO2 (p=0,75) mais avec les valeurs de PCO2 (r=0,592, p=0,0425).
Conclusion |
Nous rapportons la plus importante série de pneumocystoses hypercalcémiques décrite à ce jour. Cette forme est principalement observée chez les greffés rénaux. La décroissance des taux de PTH plaide pour une origine extra-parathyroïdienne et les valeurs élevées de calcitriol pour une synthèse granulomateuse. Les raisons pour lesquelles certaines pneumocystoses se compliquent de granulomes sont inconnues, mais la responsabilité de certains génotypes de Pneumocystis jirovecii est suspectée.
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Vol 50 - N° 6S
P. S118 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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