Impact de l’antibiothérapie préopératoire sur la documentation microbiologique peropératoire des infections de prothèse articulaires - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
L’infection de prothèse articulaire (IPA) demeure une complication grave des arthroplasties. Une antibiothérapie préopératoire peut dans certaines situations être instaurée avant un changement de prothèse. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact d’une antibiothérapie préopératoire sur les cultures microbiologiques des prélèvements peropératoires.
Matériels et méthodes |
Étude de cohorte prospective incluant toutes les IPA documentées par une ponction préopératoire et traitées par un changement prothétique en un temps. Une antibiothérapie préopératoire était débutée en cas d’infection à germe virulent associée ou non à une bactériémie ou un syndrome inflammatoire biologique marqué. Au moins 5 prélèvements tissulaires peropératoires étaient réalisés.
Résultats |
Parmi 107 patients inclus, 36 (34 %) patients (groupe ATBpré) avaient reçu une antibiothérapie préopératoire d’une durée médiane de 5jours [IQR=2–14], contre 71 patients sans antibiothérapie préopératoire (groupe ATBpost). L’infection était fistulisée chez 36 (34 %) patients, de proportion comparable dans les 2 groupes ainsi que la fréquence des comorbidités. La durée médiane d’évolution des symptômes (mois) était plus courte dans le groupe ATBpré (4 [2–10] versus 8 [4–14], p=0,004). Dans le groupe ATBpré, il y avait significativement plus d’infections à Staphylococcus aureus (42 % vs 6 %, p=0,0001), à entérobactéries (19 % vs 1 %, p=0,002) et à streptocoque (17 % vs 6 %, p=0,08) mais aucune infection à Cutibacterium contre 18 (25 %) dans le groupe ATBpost (p=0,001).
Dans le groupe ATBpré, 6 (17 %) patients avaient des prélèvements peropératoires négatifs (ponction préopératoire positive à streptocoque n=3, SAMS n=1, entérobactéries n=2). Pour les 30 autres, les prélèvements peropératoires concordaient avec la ponction préopératoire chez 29 patients.
Dans le groupe ATBpost, tous les prélèvements peropératoires étaient positifs (100 % vs 83 % dans le groupe ATBpré, p=0,001) et concordaient avec la ponction préopératoire chez 64 (90 %). Parmi les 7 patients non concordants, 6 avaient des prélèvements P0 et P1 (+) à Cutibacterium sp. mais associé à d’autres bactéries sur les prélèvements P1.
Conclusion |
L’antibiothérapie préopératoire, mise en place chez un tiers des patients dans notre étude, négative seulement 17 % des prélèvements peropératoires sans altérer la concordance avec la ponction préopératoire. Cette stratégie permet, chez des patients sélectionnés, d’éviter une intervention dans l’urgence et d’améliorer le conditionnement des patients en vue d’une chirurgie programmée dans un délai court.
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Vol 50 - N° 6S
P. S127 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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