Risques infectieux chez la femme enceinte et le nouveau-né à Mayotte - 22/08/20
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Résumé |
Introduction |
Mayotte est le 101e département français, situé dans l’archipel des Comores dans l’Océan indien. Environ 250 000 personnes vivent sur ce petit territoire qui subit une forte pression de migration des îles voisines, et dans lequel les conditions d’hygiène générale sont encore souvent précaires. On y dénombre près de 10 000 naissances par an mais à ce jour très peu de données étaient disponibles sur les risques infectieux encourus par la femme enceinte en particulier concernant le cytomégalovirus, la toxoplasmose et la fièvre de la vallée du Rift.
Matériels et méthodes |
Plusieurs travaux ont été effectués dernièrement :
– une étude prospective visant à évaluer l’incidence/les conséquences des infections congénitales à CMV à Mayotte et la faisabilité d’un dépistage universel par écouvillonnage salivaire des n-nés en salle de naissance ;
– une étude rétrospective en vue de déterminer l’incidence/les conséquences de la primo-infection toxoplasmose chez la femme enceinte et celle de la toxoplasmose congénitale ;
– une étude dont l’objectif était de rechercher un lien éventuel entre une infection maternelle au virus de la fièvre de la Vallée du Rift et une conséquence fœtale.
Résultats |
Le dépistage par PCR CMV salivaire de 853 nouveau-nés a permis d’estimer l’incidence de l’infection congénitale à CMV à Mayotte entre 1,6 et 3,8 %. Toutes les patientes ayant donné naissance à un enfant infecté étaient immunisées avant leur grossesse pour le CMV. L’analyse des sérologies 16 952 femmes enceintes a permis d’évaluer l’incidence de la primo-infection maternelle entre 2,9 et 4,8 ‰, et l’incidence de l’infection congénitale entre 10 et 20 cas pour 10 000 naissances. Parmi les patientes ayant fait une fausse couche spontanée au pic de l’épidémie de fièvre de la vallée du Rift, 33 % avaient une sérologie positive témoignant d’un contact avec le virus. Aucune des échographies prénatales n’ont retrouvé d’anomalie fœtale.
Conclusion |
Cette étude met en évidence une incidence plus élevée de l’infection congénitale à CMV à Mayotte qu’en métropole (1,6–3,8 % vs 0,5–1 %). Il en est de même pour l’incidence de la toxoplasmose maternelle : 2,9 à 4,8 ‰ (vs 2,4 ‰ en 2016 en métropole), et congénitale : 10 à 20 cas pour 10 000 naissances (vs 3 à 4 cas pour 10 000 naissances en métropole). Enfin, concernant la fièvre de la vallée du Rift, une exposition au virus a été retrouvée dans 33 % des fausses couches spontanées explorées vs 5,4 % de la population des femmes enceintes sur la même période. Les résultats de ces travaux permettent de mieux apprécier les risques infectieux auxquels sont exposées les femmes enceintes à Mayotte et d’envisager des stratégies de dépistage, de prévention et de prise en charge adaptées.
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Vol 50 - N° 6S
P. S139-S140 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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