Épidémiologie des candidémies en réanimation dans un CHU d’Outremer entre 2001 et 2019 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Les candidémies représentent une des infections nosocomiales les plus fréquentes et sont grevées d’un taux de mortalité élevé. La répartition des espèces dans notre centre semble particulière. L’objectif était de décrire la distribution des espèces et les résistances aux antifongiques des candidémies de réanimation, décrire les caractéristiques cliniques et identifier les facteurs favorisants des candidémies, évaluer la prise en charge thérapeutique et le taux de mortalité.
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle rétrospective monocentrique sur les patients hospitalisés en réanimation adulte médicale et chirurgicale et pour lesquels une candidémie a été confirmée au laboratoire entre janvier 2001 et décembre 2019. Un recueil des données clinico-thérapeutiques a été réalisé pour les cas diagnostiqués sur la période 2014–2019.
Résultats |
Cent quatre-vingt-douze souches de Candida correspondant à 188 épisodes septiques (moy. 10,1/an) furent isolées chez 177 patients. Candida albicans était l’espèce la plus fréquente (n=67 ; 34,9 %), suivie de C. tropicalis (n=40 ; 20,8 %), C. parapsilosis (n=37 ; 19,3 %), C. glabrata (n=30 ; 15,6 %), et C. haemulonii (n=14 ; 7,3 %). C. krusei fut impliquée dans 2 épisodes septiques (1 %), contre 1 épisode pour C. orthopsilosis et C. dubliniensis, respectivement (0,5 %). La proportion de souches fluconazole-R ou -I était de 3,3 % (n=2), 6,2 % (n=2), 8,5 % (n=3), et 85,7 % (n=24) pour C. albicans, C. tropicalis, C. parapsilosis et C. glabrata, respectivement, tandis que 71,4 % des souches de C. haemulonii, présentaient une CMI élevée au fluconazole (>2μg/mL). Le pourcentage de résistance in vitro aux échinocandines était de 3,7 % (n=1), 14,3 % (n=1) et 73 % (n=8) pour C. albicans, C. tropicalis, et C. parapsilosis ; a contrario, l’ensemble des souches de C. glabrata étaient catégorisées sensibles à l’anidulafungine. Parmi les patients étudiés entre 2014 à 2019, la majorité étaient des hommes (38/62), avec un âge moyen de 60 ans. Les principaux facteurs de risque de survenue d’une candidémie étaient par ordre de fréquence : la présence de cathéters multiples, l’infection bactérienne concomitante, associée à une antibiothérapie large spectre, la présence d’une insuffisance rénale ou d’hémodialyse et la colonisation multi-site. Vingt-six pour cent (n=39) des hémocultures se sont positivées dans les 24 premières heures suivant le prélèvement, 56 % (n=38) dans les 24–48heures. Le traitement introduit en attendant l’identification était la caspofungine dans 45 % (n=25) des cas et le fluconazole dans 30 % (n=14) des cas. L’évolution était fatale dans 66 % des cas (41/62).
Conclusion |
Cette étude souligne l’originalité des candidémies dans notre centre, avec une prédominance des Candida non albicans, notamment C. tropicalis, C. parapsilosis, C. glabrata et C. haemulonii. Les profils de sensibilité aux antifongiques ainsi que les facteurs de risques de candidémies identifiés sont concordants avec la littérature.
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Vol 50 - N° 6S
P. S156 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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